Pierre Corset

P. Pierre Corset (07.03.2022)

Pierre CorsetPierre Corset est né le 25 février 1933 à Valenciennes (Nord). Il était le deuxième enfant d’une famille de dix (six garçons et quatre filles) et l’aîné des
garçons, dont trois vocations à la Compagnie : Pierre, Michel et Paul. Il a eu la chance de connaître très tôt la Compagnie de Jésus, grâce à nos trois oncles jésuites, les frères de notre père. Très jeune aussi, il a été pensionnaire au petit séminaire à Solesmes, de 1946 à 1948, et plus tard, dans le Collège jésuite de Reims, dont notre oncle, Albert Corest, était le supérieur de la communauté. Pierre y fut chef d’équipe pour ses deux dernières années de terminale (1952-1953). Cette équipe avait pour tâche une aide collective entre les différents élèves des classes de troisième à la terminale et, en plus, un travail social : visiter des personnes âgées et veiller à l’entretien de leur logement (soins, peinture, réparations, etc.).

Après son baccalauréat (lettres et philosophie), il entre dans la Compagnie de Jésus à Saint-Martin-d’Ablois, le 23 octobre 1953. Puis de 1955 à 1957, il fait son juvénat à Laval. Alors, vint le service militaire avec la guerre d’Algérie (1957-1959). Un jour, Pierre se retrouve dans un petit village avec un autre soldat français infirmier et responsable d’une vingtaine de jeunes Algériens recrutés par l’armée française. Après un certain temps ensemble, au cours d’une nuit où Pierre et l’infirmier dormaient profondément, ces jeunes Algériens quittèrent clandestinement le village pour aller rejoindre le Front de Libération Nationale (FLN). Ils laissèrent un petit mot destiné à Pierre pour le féliciter de son souhait secret de vivre l’émancipation de l’Algérie vis-à-vis de la présence française, raison de leur respect à son égard.

Pierre ne parla guère de ses souvenirs militaires, lorsqu’il alla faire sa philosophie à Vals-près-le-Puy entre 1960 et 1962. Il réalisa son stage d’enseignement au Collège d’Amiens, en 1962 et 1963. Il alla étudier la théologie à Lyon-Fourvière (1963-1967), où il fut ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Jean, le 30 juillet 1966. Il compléta sa formation avec son Troisième An à Cormontreuil (Marne) en 1971. Le 23 mai de la même année, il prononça ses derniers vœux à Chantilly.

Pierre n’était pas tellement attiré par le travail pastoral, mais par un travail professionnel, s’occupant en particulier des jeunes. Son itinéraire apostolique s’est déroulé entre la France et le Pérou. Il a travaillé au Service de Recherche de la Radiodiffusion-Télévision Française à Paris, dans les médias, l’ORTF (1967-1974), puis à l’INA (Institut national de l’audiovisuel) de Bry-sur-Marne (1974-1998). La loi du 27 juin 1964 avait donné naissance à l’ORTF. Cet office a été créé pour moderniser la radio, et surtout la télévision française. Pierre s’intéressa en particulier à la télévision pour les enfants. Lors de sa retraite, à 65 ans, il dut attendre presque deux ans pour qu’un successeur puisse le remplacer.

Pierre Corset et Bernard Haour, parvenus à la retraite, décidèrent ensemble de partir pour le Pérou en 1999, tous deux atteints d’une macula qui allait les rendre presque aveugles. Pierre n’avait pas étudié la langue espagnole au préalable, mais très vite, faisant partie de la communauté San Ignacio
de Loyola à Piura, il remplaça Vincent Santuc, fondateur du « Centre de recherche et de promotion rurales » (CIPCA), dont il devint sous-directeur. Il fut également administrateur du « Centre de soutien aux enfants et adolescents travailleurs » (CANAT), comme membre du Conseil général et accompagnateur des groupes de formation des enseignants. Pierre avait remarqué assez vite que la formation scolaire des jeunes au Pérou n’était pas excellente, car ces enseignants devaient exercer deux professions en même temps pour pouvoir vivre avec un minimum vital.

Le travail de Pierre était très apprécié pour sa sensibilité sociale, sa vision et son accompagnement dans la prise de décision. Son souci de la formation des enseignants de Piura l’a amené à organiser un organe régional pour l’éducation (ARE) et le syndicat des enseignants, ainsi que des cours de formation pour les enseignants ruraux. Il a également accompagné des groupes de « renouvellement du mariage » (REMA). Il disait : « Ils sont jeunes et il faut leur donner un coup de main… pour les enfants ».

P. Paul Corset sj,
Vanves