Charles Spinola, prêtre
Fête le 4 février
Charles Spinola (mort le 10 septembre 1622) et leurs 31 compagnons (morts entre 1617 et 1632 ; tous, martyrisés au Japon, furent déclarés bienheureux par Pie IX en 1867)
Il vécut son enfance dans le palais de l’empereur Rodolphe. Il partit faire ses études en Italie à Nole où il se présenta au noviciat des Jésuites. Il étudia la théologie à Milan et les mathématiques à Rome. Il partit pour les Indes, mais en cours de navigation, les Anglais interceptèrent le navire et reconduisirent tous les passagers captifs à Londres. Deux ans après, en 1599, nous le retrouvons à Goa puis à Macao et enfin en 1602, à Nagasaki. Il exerce d’abord son ministère au collège de Kyoto. C’est là qu’il fut arrêté lors de la grande persécution des shoguns. Il fut emprisonné durant quatre ans, avec d’autres chrétiens, dans une prison aux tortures raffinées. Elle se composait de cages exposées au vent et au soleil, à la chaleur de l’été et aux rigueurs de l’hiver. Les prisonniers, entassés les uns sur les autres, étaient livrés aux horreurs de la faim, de la nudité et de l’infection. Le bienheureux Charles vit ses compagnons mourir les uns après les autres, mais de nouveaux captifs arrivaient toujours. Ils furent ensuite amenés à Nagasaki, sur la colline des martyrs où d’autres chrétiens avaient déjà été crucifiés. Vingt-cinq pieux étaient disposés pour ceux qui allaient y être attachés en vue d’y être brûlés. Puis on amena des chrétiens japonais condamnés à être décapités dont des enfants de quatre sept et douze ans. On plaça leurs têtes face à ceux qui allaient mourir par le feu. Les matières inflammables étaient disposés à deux mètres des poteaux pour que le supplice fut plus lent, les martyrs étant consumés par la chaleur.
Homélie du Pape Paul VI
Les martyrs ont offert à Dieu le sacrifice de leur vie, poussés par le plus haut et le plus grand amour
Bien des choses ont été dites ou écrites au sujet de ce mystère qu’est l’homme : l’immense pouvoir de son génie qui lui permet de sonder les mystères de l’univers, de se soumettre le monde de la matière et de l’utiliser pour ses buts personnels ; la grandeur de son esprit et de son intelligence qui se manifeste en d’admirables œuvres artistiques ou scientifiques ; ses victoires mais aussi ses malheurs. Mais ce qui est le plus profondément inscrit en lui, comme le caractère propre de son être, est sa puissance et sa capacité d’amour : celle-ci n’a pas de limite et lui donne le pouvoir de se livrer par un amour plus fort que la mort et qui dure éternellement.
L’expression d’un tel amour et son signe le plus élevé peuvent être trouvés dans le martyre des chrétiens ; non pas seulement parce que le martyr s’est montré éminemment fidèle à l’amour dont il a témoigné par l’effusion de son sang, mais encore parce que, s’il a offert ce sacrifice, c’est qu’il était poussé par le plus haut et le plus grand amour, cet amour qui a pour objet celui qui nous a créés, qui nous a sauvés et qui nous aime comme lui seul sait nous aimer, celui qui, enfin, attend de nous une réponse par laquelle nous nous donnons pleinement et inconditionnelle-ment, avec un amour digne de notre Dieu.
(Homélie prononcée lors de la canonisation des quarante martyrs d’Angleterre et du pays de Galles, le 25 octobre 1970, A.A.S. 62 [1970] pp. 748-749).
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