Fête le 14 novembre
Joseph Pignatelli était né d’une grande famille d’Espagne, en 1737, à Saragosse. Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1751 ; ordonné prêtre en 1762, il se consacra dans sa ville natale à l’apostolat auprès des plus déshérités.
La Compagnie ayant été presque complètement supprimée, il fit tout ce qui était en son pouvoir pour son rétablissement ; de 1803 à sa mort, il gouverna la Province d’Italie. Aimé de tous pour sa charité, son humilité, sa bonté et bien d’autres vertus, il mourut à Rome le 15 novembre 1811. Il a été canonisé par Pie XII en 1954.
14 novembre
Saint JOSEPH PIGNATELLI, prêtre
Mémoire
Commun des pasteurs (p. 260).
OFFICE DES LECTURES
DEUXIÈME LECTURE
Lettres de saint Joseph Pignatelli
Aucune raison ne me fera quitter la Compagnie de Jésus, dans laquelle j’ai décidé de vivre et de mourir.
Il est sûr que, aussi bien en prison que durant notre long voyage, nous avons eu bien des peines difficiles à supporter, humainement parlant. Mais la bonté de Dieu est si grande qu’il a bien voulu les adoucir. On voit en tous une paix très profonde et une véritable joie, paix et joie qui se lisent en quelque sorte sur le visage de tous nos Pères et de tous nos Frères ; tous sont emplis de sentiments dignes de véritables fils de saint Ignace : rien ne leur paraît mauvais quand il s’agit de suivre l’appel de Dieu. Quant à moi, je puis vous assurer que je rends grâce infiniment à la Divine Majesté d’avoir bien voulu m’appeler à sa Compagnie, sans aucun mérite de ma part, spécialement en ces temps où, davantage éprouvée par les persécutions en ce monde, elle n’en est pas moins aimée du Seigneur.
Il y a quatorze ans que je suis entré dans la Compagnie de Jésus, avec la permission de notre souverain. J’avais alors le désir d’aller dans les missions des Indes ; mais les Supérieurs n’ont pas répondu à ce désir, afin de ne pas déplaire à ma famille. Aujourd’hui, je n’ai aucune raison d’abandonner la Compagnie ; et je suis résolu à y vivre et à y mourir. L’ordre vient de nous arriver, de la part du roi, de débarquer à Calvi et d’aller à l’hôpital de cette ville. Nous n’avons aucune félicité à attendre en ce monde ; mais nos souffrances ne peuvent aller au-delà des portes de la mort. S’il me faut finir ma vie prochainement et aller au ciel, je vous promets de demander à Dieu qu’il vous appelle à lui quand vous achèverez vous-même votre vie.
Si vous venez à m’écrire à nouveau, ne me parlez plus de cette question d’abandonner ma vocation. Je vous prie de ne faire aucune instance à Rome pour obtenir la permission de passer à un autre ordre religieux. C’est une chose que je ne ferai jamais, même s’il me fallait perdre mille fois la vie. Que Dieu vous garde.
Votre frère, Joseph Pignatelli, de la Compagnie de Jésus.
(Lettre du 3 juin 1767 à un confrère habitant Rome,
– Lettre du 8 juillet 1767 à son frère Joachim Pignatelli, comte de Fuentes.
Texte original espagnol dans : J.M. Marche,
Beato José Pignatelli y su tiempo . Barcelone, 1935, pp. 205-206 et 215-216).
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