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Saint Pierre Canisius fêté le 21 décembre dans l’Église universelle et le 27 avril en France, est l’un des premiers membres de la Compagnie de Jésus. Il passe l’essentiel de sa vie de prêtre jésuite en Allemagne et en Suisse. Auteur d’un catéchisme populaire, il s’attache à réformer l’Église catholique et ainsi enrayer la progression du protestantisme.
Né en Hollande à Nimègue, en 1521, Pierre Canisius fait ses études à Cologne ; c’est là qu’il entre dans la Compagnie de Jésus. Il est ordonné prêtre en 1546. Durant de nombreuses années, il se dépense à défendre et à affermir la foi catholique en Allemagne, aussi bien par ses écrits que par sa prédication. Des nombreux livres qu’il publie, le plus connu est son Catéchisme. Il meurt en Suisse, à Fribourg, le 21 décembre 1597. Il est canonisé et déclaré docteur de l’Église par Pie XI en 1925.
Biographie complète
La ville de Nimègue, fondée par les Romains, était à la fin du Moyen Âge la capitale du duché de Gueldre. Le 8 mai 1521, Jelis van Houweningen et son mari Jakop Kanis ont leur premier enfant, Pierre. Deux sœurs suivront mais leur mère décède. Jakop se marie à nouveau et ajoute huit ou neuf frères et sœurs à la famille. L’un des demi-frères de Pierre deviendra lui aussi jésuite. Pierre va à l’école latine, vit quelque temps à l’internat des Frères de la Vie Commune, et part à l’étranger, à l’âge de quinze ans, pour des études supérieures à Cologne et Louvain. En tant qu’étudiant, il aime aller chez les Chartreux, pour parler avec le prieur et prier dans leur église silencieuse. Il poursuit des études de théologie et travaille à une édition allemande des sermons de Tauler. En 1543, il se rend à Mayence et fait les Exercices spirituels sous la direction de Pierre Favre. À la fin de la quatrième semaine, il suit l’Appel du Roi et entre dans la Compagnie de Jésus.
Pendant son noviciat, il poursuit ses études de théologie. À la fin de l’année 1544, il est rappelé à Nimègue où son père est mourant. Avec l’héritage, Pierre aide des étudiants pauvres et loue une maison à Cologne où il commence une communauté de formation avec deux prêtres espagnols, un étudiant belge et un neveu d’Ignace, Aemilian Loyola. Ce type de « collège » destiné à héberger des scolastiques sans relation formelle avec l’université existait déjà à Paris, Louvain, Coïmbre, Valence et Alcalá. Plus tard cette année-là, en 1545, Pierre est convoqué par deux confrères jésuites, LeJay et Bobadilla, à la Diète de Worms, où la voix des princes et des représentants luthériens était plus forte que la voix catholique. De retour à Cologne, Pierre est occupé par ses études de théologie, le travail éditorial sur les textes patristiques, l’écriture de lettres à la famille et aux amis, et la préparation d’un livre informatif pour l’empereur, qui devait effectuer une visite dans cette ville en août.
Officiellement novice, Pierre entretient des contacts avec des personnes clés de la politique et de l’Église. Chez lui, il mène la vie simple d’un homme de communauté. Il prie chaque jour, consacre du temps à la recherche et à l’écriture, trouve des moyens de financer sa communauté et son travail apostolique. En juin 1546, il est ordonné prêtre. Ensuite, il voyage vers le sud : Ulm, Trente, Rome, où Ignace de Loyola s’occupe des dernières étapes de sa formation. Il est affecté en Sicile où il participe à la fondation du premier collège pour garçons géré par la Compagnie de Jésus. De retour à Rome, le 4 septembre 1549, dans l’église de Santa Maria della Strada, il prononce ses derniers vœux devant saint Ignace. Sept ans seulement après avoir été compagnon, il est désormais pleinement admis au sein de la Compagnie de Jésus. Il obtient son doctorat en théologie à l’université de Bologne et part pour la Bavière. Il arrive avant Noël et commence à travailler avec deux compagnons jésuites à l’université d’Ingolstadt.
À 28 ans, fort de sa formation spirituelle et académique, il devient professeur d’université, recteur d’université, supérieur provincial, prédicateur à la cathédrale et, surtout, fondateur de collèges. Il influence grandement le développement de l’Ordre des jésuites en Europe du Nord.
L’une des caractéristiques de Pierre est son sens aigu de l’appréciation des efforts des autres. Avec des collègues jésuites, des conseillers municipaux et des parents, il créé des collèges pour garçons à Ingolstadt, Vienne, Prague, Strasbourg, Trèves, Fribourg-en-Brisgau, Zabern, Dillingen, Munich, Wurzburg, Innsbruck, Molsheim (Alsace) et Fribourg (Suisse). La liste n’est peut-être pas complète ! Son projet est d’offrir une éducation gratuite aux luthériens, aux catholiques et aux juifs. Il est né dans un monde de conflits religieux. Il a grandi dans une atmosphère d’animosité et de rébellion protestante. Mais, jeune et fringant, Pierre conquiert le cœur, l’esprit et l’âme de tous. Il interagit avec Melanchton et d’autres leaders de la Réforme. Il prêche jamais contre eux. Il écrit des best-sellers tels que le Catéchisme catholique, avec des éditions pour enfants, pour adolescents et pour adultes. Il a 77 ans lorsqu’il meurt. Sa vie de jésuite a été entièrement consacrée au Seigneur, offrant à son saint Nom tout son enseignement, ses activités entrepreneuriales et ses capacités théologiques.
d> Source : jesuits.global/fr
Pierre Canisius, L’infatigable réformateur de l’Église d’Allemagne (1521-1597) : un livre du P. Pierre Emonet sj
Très populaire dans tout le nord de l’Europe, Pierre Canisius (1521-1597) est une des figures les plus impressionnantes des débuts de la Compagnie de Jésus. Il est présenté ici par le P. Pierre Emonet sj en dix-sept courts tableaux. Écrivain fécond, c’est le premier jésuite à signer des livres. Ses catéchismes, maintes fois réédités, sont restés en usage jusqu’au début du XXe siècle. Premier provincial de la Compagnie de Jésus en Allemagne, recteur et vice-chancelier d’universités, administrateur apostolique, Canisius voyage, écrit, enseigne, reçoit, conseille, confesse, visite les prisonniers et les malades, recherche des fonds pour ses collèges… Travailleur acharné, il semble ignorer la fatigue dès qu’il en va de la défense de la foi. La multiplicité de ses engagements, l’importance des défis auxquels il s’affronte font que sa vie et son action incarnent l’idéal de la Compagnie de Jésus à une époque et dans une région particulièrement affectées par le laborieux accouchement des temps modernes.
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Interview du P. Pierre Emonet sj :
Extraits des écrits de saint Pierre Casinius
« Vous savez, Seigneur, combien de fois et avec quelle force en ce même jour vous m’avez recommandé l’Allemagne. Après la réception pontificale, j’ai recommandé les heureux effets de la bénédiction papale à vos apôtres que l’on honore au Vatican. Là j’ai éprouvé votre grande consolation et la présence de votre grâce, que ces intercesseurs me donnaient.
Ils me bénissaient, approuvant ma mission en Allemagne, et ils semblaient me garantir leur assistance, comme à un apôtre de l’Allemagne. Vous savez, ô mon Dieu, combien de fois et avec quelle force vous m’avez recommandé l’Allemagne ce jour-là. Depuis lors, c’est d’elle que je devais toujours être préoccupé, c’est pour elle que j’avais à me dépenser tout entier, pour elle qu’il me fallait désirer vivre et mourir.
Vous, mon Sauveur, vous m’avez alors, en quelque sorte, ouvert le Cœur de votre corps très saint. J’avais l’impression d’en voir l’intérieur. Vous m’avez dit de boire à cette fontaine, m’invitant à puiser les eaux de mon salut à votre source, ô mon Sauveur. Pour moi, j’éprouvais un grand désir de voir couler de là dans mon âme, à flots, la foi, l’espérance et la charité. J’étais assoiffé de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, et je vous priais de me purifier, de la tête aux pieds, de me couvrir et de me parer. Puis, j’osai approcher de votre Cœur, tout rempli de douceur et y apaiser ma soif ; et vous m’avez promis une robe tissée de paix, d’amour et de persévérance, pour couvrir mon âme dénudée. Avec cette parure de salut, je sentis grandir en moi la confiance de ne manquer de rien et que tout tournerait à votre gloire. »
(Edit. O. Braunsberger, Petri Canisii Epistolae et Acta, I. Fribourg en Brisgau, 1896 ;
pp. 63-66 ; trad. fr. in Saint Pierre Canisius, Textes choisis par J. Boulangé
et A. de La Croix Laval, Namur, 1960, pp. 138-141).
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