Le Père Adolfo Nicolàs, ancien supérieur général de la Compagnie de Jésus, avait visité les jésuites en France en 2008. La brièveté du séjour, deux jours et demi (29 septembre-2 octobre 2011), n’a pas permis beaucoup de déplacements si ce n’est en Île-de-France.
Tout a commencé par une visite et une messe dans un des lieux « ignatiens » de Paris : la chapelle du martyrium de saint Denis, en bas de Montmartre. C’est dans cette crypte que le 15 août 1534 Ignace de Loyola, François Xavier, Pierre Favre et quatre autres étudiants parisiens mais de diverses nationalités européennes feront un vœu. Quand tous auront terminé les études requises pour être ordonnés prêtres, c’est-à-dire dans trois ans, ils partiront pour Jérusalem, « à l’apostolique », c’est-à-dire dans la plus stricte pauvreté, sur les pas du Seigneur dont ils sont épris, et affronteront le grand ennemi de la Chrétienté, le « Turc ». Et si quelque obstacle les empêchait de passer à Jérusalem, ils iraient, après un an d’attente, se mettre à la disposition absolue du « Vicaire du Christ », le Pape de Rome. On connaît la suite de l’histoire…
La première journée a été consacrée à la formation et notamment au Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris, où étudient bon nombre de jésuites, mais aussi des religieuses, moniales et moines, et bon nombre de laïcs.
Dans l’après-midi, le Père Général a pu rencontrer et discuter avec les 80 étudiants jésuites actuellement en formation sur le territoire français.
Le deuxième jour s’est déroulé dans le cadre d’une journée rassemblant 130 jésuites représentants les 39 communautés de la Province et 35 collaborateurs laîcs (et religieuses). Une occasion unique pour débattre en présence du Père Général de la manière dont nous travaillons à la mission du Christ dans notre Province.
Le soir de ce deuxième jour, une veillée de prière pour la mission a rassemblé jésuites et amis, et surtout un bon nombre de jeunes avec lesquels les jésuites sont en lien en Ile-de-France. Les deux figures de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (dont c’était la fête) et de saint François-Xavier, tous deux patrons des missions, ont été mises à l’honneur durant ce temps de prière où chacun a pu vivre un temps de prière personnelle pour se mettre à l’écoute de la Parole.
Durant son séjour, le Père Général a eu l’occasion de prendre ses repas dans différentes communautés jésuites de Paris et de la région parisienne.
Ci-dessus la communauté de la rue d’Assas avait eu la délicatesse de lui préparer des sushis (le Père Général a vécu plusieurs dizaines d’années au Japon).
La communauté de Saint-Denis a reçu le Père Général dans son HLM et avait invité pour l’occasion l’évêque du lieu.
Enfin, la communauté de la rue de Sèvres a reçu le Père Général pour son dernier déjeuner sur le sol français, juste après la célébration de la messe dominicale en l’église Saint-Ignace, l’église des jésuites à Paris.
Voici un extrait de l’homélie qu’il a donnée à la messe du dimanche 3 octobre :
« Dieu vient à la vigne et il trouve des raisins qui ne sont pas bons. Peut-être que Dieu nous trouve trop préoccupés avec nos privilèges, avec ce que nous avons acquis, après 2000 ans de travail et d’efforts, et que nous ne voulons pas perdre. Peut-être qu’il trouve que nous n’apprécions pas la vie comme il l’apprécie ?
Mais il ne faut pas dramatiser : nous ne faisons pas des choses très mauvaises. Les chrétiens sont de bonnes personnes ! Nous ne faisons pas de choses mauvaises, mais peut-être que nous n’entendons plus l’Esprit. Nous avons négligé l’Esprit. Peut-être que nous n’écoutons plus. Peut-être que nous avons l’habitude d’accuser les autres et de ne pas assumer la responsabilité de nos actes. Peut-être que notre vigne est sèche et ne produit pas de fruit.
Je crois que saint Ignace peut nous aider. Saint Ignace est un homme très réaliste et en même temps il sait que la sagesse est dans le cœur. Il nous enseigne à voir la main de Dieu dans ce pauvre homme, cette pauvre femme, ce vieillard qui vient chercher un peu d’aide. Saint Ignace peut nous aider à trouver Dieu partout. À voir Dieu dans toutes les choses et toutes les choses en Dieu. Alors il peut nous aider à voir et à entendre ce que Dieu dit à l’Europe maintenant. Quelle est la parole de Dieu à la France, à l’Espagne, à l’Italie ? Il y a beaucoup de gens, tant de gens, qui frappent à la porte. »
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