Comment évoquer cet homme qui, pendant un peu plus d’un siècle, dans une grande fidélité à Dieu, à sa famille, à ses amis, et plus largement à tous ceux et toutes celles qu’il rencontrait, les a accompagnés de sa bonté, de son humour et de ses conseils … ?
Sa vie s’est déroulée entre le lieu béni de Marseille et la région de Lyon. C’est à Marseille qu’il est né fin septembre 1919, qu’il a fait ses études et qu’il a fait profession. Quelques autres étapes : le noviciat à Villefranche/Saône, un bref passage à Yzeure pour le juvénat, un autre à Saint-Étienne. Ensuite, la ville de Lyon. Même sans la mer, le ‘relatif’ éloignement de la capitale du Rhône ne le rendait pas nostalgique et il y a exercé ses talents comme régent, comme préfet, comme chef d’établissement dans un premier temps au Collège Saint-Joseph qui deviendra le Centre Scolaire Saint-Marc, puis, après une parenthèse aux USA et quelques autres ministères à Lyon, au Collège Fénelon.
Marseille restera sa ville de cœur, sa ville préférée, avec le soleil et la mer. De 1959 à 1962, il y est préfet des études au Collège de Provence, avant son départ pour Lyon, mais il revient en 1973, cette fois pour un très long et riche séjour qui ne s’achèvera qu’en 2016. Père spirituel, aumônier, accompagnateur et conseiller de la catéchèse et de la pastorale, il a fait grandir les autres, comme le signalait Jacques GEBEL, « en utilisant les media les plus en vogue, pour intéresser les ados, les responsabiliser, sans démagogie et avec franchise…, avec les qualités de ses saints préférés, l’audace d’un Michel, la force d’un Gabriel et la délicatesse d’un Raphaël, pour proposer la foi. »
Et comment ne pas évoquer la communauté jésuite de Marseille dont André a été membre pendant toutes ces années, mais pas seulement membre… aussi économe, supérieur, consulteur, avec une égalité d’humeur et un équilibre étonnant. Son secret : la santé de l’esprit… indissociable de la santé du corps … avec la gymnastique quotidienne, des sorties dominicales à la Sainte-Baume, des balades et des baignades liées au service dominical.
Il ne restait à André qu’à manifester la même santé auprès de la communauté de la Chauderaie où il lui restait encore quelques années à faire profiter les uns et les autres de son sens spirituel et de son humour.
Pour terminer, quelques mots de son testament spirituel : « Si j’ai pu réussir à laisser entrevoir aux jeunes de quel amour Dieu les aime, et si mon exemple pouvait en inciter à se donner à Lui sans retour, ce serait ma meilleure récompense. Et maintenant, moi qui ai tant aimé la vie, je crois que je vais la connaître en plénitude. »
Et quelques mots de l’homélie du père LAMBOLEY : « Près du Seigneur, André trouvait l’Amour. Près de lui, il a trouvé le pardon… Près de Lui, il se trouve parmi les bénis du Père, lui qui a aimé « donner à boire, accueillir, visiter, tout cela dans la discrétion et l’humilité. » Merci, André.
Michel ROGER sj