Né à Savenay (Loire Atlantique), l’aîné de deux frères, Jacques Langlois fait ses études au collège diocésain d’Ancenis, et entre à 18 ans au noviciat de Laval au milieu d’une soixantaine de novices. Après un an de juvénat, il part en régence à notre Institut professionnel de la Joliverie (Nantes). Suivent deux ans de philosophie à Vals-près-Le Puy, deux ans encore de régence à Vannes et quatre ans de théologie à Fourvière. Il est ordonné prêtre en 1956.
Ses qualités d’ordre et de rigueur le font nommer ministre au collège Franklin, puis à la Résidence de la rue de Grenelle. A l’issue de ces dix années parisiennes, le voici nommé Père spirituel des 5ème-4ème au collège d’Amiens. Mais trois ans plus tard, tournant décisif pour lui, il va être envoyé en paroisse et exercera ce type de ministère trente-cinq années durant : il s’y donnera complètement ! 12 ans d’abord à Blois dans une ZUP en pleine construction : population très mêlée ; 600 à 800 enfants au catéchisme ; des équipes de réflexion d’adultes. Puis, ce sera 6 ans à Condat-sur-Vienne, près de Limoges, où il est curé et aumônier de la proche base militaire aérienne (comme il apprécie les contacts avec les conscrits de base et le Pèlerinage militaire annuel à Lourdes !).
Il arrive ensuite à Nantes (de 1990 à 2000) où l’évêque lui confie la pastorale de trois établissements privés ; il est aussi responsable de notre église de la rue Dugommier et auxiliaire dans la paroisse Notre-Dame de toutes joies. Méthodique et travailleur, il assume tout en mettant en place des équipes de collaborateurs. Après un passage de trois ans à Montpellier dans la très vivante paroisse de Castelnau-le-Lez, où il travaille avec de multiples équipes – « c’est une grande grâce », dit-il – la Compagnie lui demande de monter à Lalouvesc pour y renforcer la communauté jésuite du pèlerinage. Enfin, c’est à 81 ans qu’il vient se poser dans la maison des compagnons âgés à Pau.
Que dire de lui ? Qu’il reçoit tout du Seigneur, se montre positif et rend grâce. Les critiques, quand il y en a, sont claires et calmes, sans amertume. Extrêmement attentif aux personnes et à leur situation, il aime les gens simples, les modestes, et remercie le Seigneur pour ce qu’il leur voit réaliser. Tempérament entier, aux jugements parfois abrupts, certes, il redevient vite accueillant, encourageant, affectueux. !
Jacques était particulièrement attaché à l’Eucharistie et à la Parole de Dieu. Presque chaque jour, il notait dans un cahier un verset de l’Ecriture qu’il avait plaisir à savourer dans la journée. Ses derniers mois furent de plus en plus douloureux : les intestins atteints et opérés, le bas du corps ankylosé, les jambes de plus en plus lourdes… Pas de plainte, mais l’offrande ! Il aimait beaucoup la manière de John Littleton de chanter « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit ».
Guy LEPOUTRE sj (Pau)