Né à Liège le 31 mai 1926, Robert fait ses humanités au collège Saint-Servais. Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus le 5 août 1944 à Guirsch (Arlon) et suit le parcours d’une formation classique. Mais il vit déjà ses années de régence à Léopoldville (Congo) de 1950 à 1953, comme professeur de 3e gréco-latine. Il en gardait d’excellents souvenirs.
Revenu en Belgique, à Eegenhoven (Louvain), il fait ses études de théologie et est ordonné prêtre en juillet 1956. Après son Troisième An, il repart en 1958 à Léopoldville, comme préfet des Primaires, au collège Albert Ier. À l’indépendance, Léopoldville devient Kinshasa avant que le Congo ne devienne le Zaïre ; le collège Albert devient Boboto. Et Bob y redevient professeur en humanités. En 1964, il est envoyé au collège du Saint-Esprit à Bujumbura. Trois ans plus tard, il revient à Kinshasa, comme professeur de 5ème littéraire et de religion. Il est aussi responsable de la salle de théâtre-cinéma et de la salle d’expositions artistiques.
Il rentre en Belgique (août 1975) sur le conseil du P. Pasupasu, Provincial d’Afrique Centrale. Le président Mobutu a mis la main sur nos collèges ; les cours de religion sont supprimés et beaucoup de jésuites sont remplacés par des laïcs. Bob continue à enseigner au collège Saint-François Xavier, à Verviers, pendant deux ans. C’est en 1977 qu’il arrive à Charleroi, dans le nouveau bâtiment de la Communauté : il y est ministre, préfet de l’église et directeur de la salle de cinéma « Le Parc » pendant une quinzaine d’années.
En 1992, il reçoit une nouvelle mission : aumônier aux cliniques universitaires de Mont-Godinne, jusqu’à sa retraite à 70 ans.
Il revient alors à Charleroi ; pendant une vingtaine d’années et jusqu’à la fin de sa vie, il restera disponible pour entendre les confessions et célébrer l’Eucharistie, comme pour de nombreuses visites dans les maisons de repos de la ville.
Souffrant de bronchopneumonie chronique, il a dû être hospitalisé quelques semaines à l’IMTR (Loverval), où il s’est éteint paisiblement à 90 ans, le 19 novembre dernier. Il aimait redire : « Je me sens au bout du rouleau, mais je suis prêt ! »
C’était un homme discret, attachant, fidèle à de nombreuses amitiés. Nous pouvons tous rendre grâce à Dieu pour sa vie donnée à l’Église et à la Compagnie, en soixante années de prêtrise. Merci, Père Bob, fidèle compagnon !
Pierre MOURLON BEERNAERT sj (Charleroi)