L’Assemblée mondiale de la Communauté de Vie Chrétienne (CVX) s’est tenue cet été à Buenos Aires, en Argentine. Plus de 200 représentants issus de 72 pays s’y sont retrouvés. Le rassemblement a permis à la communauté de laïcs de réfléchir sur son rôle dans un monde sécularisé. Un Belge, Denis Dobbelstein, a été élu à la présidence mondiale pour les cinq années à venir.
L’Assemblée mondiale de la CVX s’est rassemblée dans le contexte de trois réalités : le 50e anniversaire du renouvellement du mouvement, le renouveau de l’Église avec le pape François et l’appel aux laïcs dans notre monde sécularisé. Ces trois aspects ont révélé le « kairos » dans lequel la Communauté est appelée à approfondir sa vocation de corps apostolique ignatien de laïcs.
La CVX est un mouvement mondial, enraciné dans la spiritualité ignatienne qui invite chacun à faire un travail de relecture de la volonté de Dieu à travers ce qui lui arrive. Elle s’adresse aux laïcs qui cherchent de quelle manière ils peuvent « aimer et servir Dieu en toutes choses » dans leur vie quotidienne. Ce n’est pas toujours si simple de le découvrir. Les outils proposés par la CVX sont précieux pour apprendre à relire les traces de Dieu dans la vie, pour aider à faire librement des choix, en cohérence avec qui on est profondément. À cet égard, la joie et la consolation constituent de précieuses boussoles : c’est dans l’expérience de la joie reçue du Seigneur que l’on découvre la vérité de nos choix. Ce que nous trouvons en CVX nous aide à être davantage acteurs de nos vies et à cheminer, chacun à notre manière, mais ensemble, à la suite du Christ.
La Communauté de Vie Chrétienne est particulièrement bien implantée au sein de la Province jésuite EOF. En France, pas moins de 800 communautés locales se réunissent régulièrement ; en Belgique francophone, il y en a une quarantaine. La CVX est également bien présente au Luxembourg et à Maurice. Petit cocorico : cet été, c’est un Belge, Denis Dobbelstein, qui a été élu à la tête du Conseil exécutif mondial. « La CVX a une responsabilité ecclésiale et sociétale historique, qui ne peut être assumée qu’en tant que communauté mondiale », déclarait-il récemment. « Il s’agit de créer – pour la partager – une déclinaison laïque de la spiritualité ignatienne, de manière à participer à la transmission à la génération née dans un monde numérique globalisé. Fini de se prélasser dans le confort : nous sommes appelés à démontrer que notre spiritualité – séculaire et flexible à la fois – peut vraiment s’adapter à des paradigmes totalement nouveaux. C’est un beau défi ! »
Hervé Linard, Président de la CVX-Belgique francophone
Vincent Delcorps, Membre de l’équipe service nationale de la CVX-Belgique francophone
Source : Échos jésuites • no 2018-4, p.30-31
Des délégués belges à l’assemblée mondiale témoignent
Constance : « Ce que je retiens avant tout de cette assemblée ? Une très grande simplicité, beaucoup de goût, une communauté désireuse de vivre ensemble une expérience de Dieu, prête à faire confiance à ce qui adviendra, sans programme déterminé. La saveur goûtée à Buenos Aires se décline de multiples manières. Je retiens d’abord celle d’une communauté mondiale. Nous le savons intellectuellement mais pour vraiment former une assemblée mondiale, il faut prendre un peu de temps pour se connaître, se rencontrer, trouver nos points communs malgré des contextes tellement différents. Découvrir nos différences malgré notre appartenance commune : 210 personnes venant de 72 pays issus des cinq continents et de réalités socio-politiques tellement différentes ! Je retiens aussi le goût d’un corps apostolique, et non pas celui d’une armée apostolique : notre vocation première n’est pas d’obéir aux ordres d’une hiérarchie – quand bien même ce serait pour le plus grand bien de tous – mais de devenir un seul corps, uni dans l’envoi vers la mission. »
Hervé, président de la CVX belge francophone. « À différents endroits du Collège Maximo, notre lieu d’hébergement, se trouvaient des points d’eau – eau fraîche et eau chaude. Quel beau symbole de la fontaine, de la source d’eau vive. Précisément, le cheminement que j’ai vécu au sein de mon groupe de partage m’a invité à m’enraciner dans la fontaine d’eau vive qu’est l’Esprit, à me situer résolument dans la dynamique de l’Esprit. Pouvoir me dire et affirmer que mon engagement personnel en CVX est assurément une réponse à un appel. Si nous sommes chacun « expert de notre propre expérience », comme cela a été rappelé lors de la mise en route des groupes de partage, il est bon de réaliser que nous mettre au diapason de l’appel reçu est très libérant de la peur. C’est en prenant appui sur l’appel qui nous est fait, chaque jour, que nous recevons la force et la lumière pour le choix ou le pas à faire aujourd’hui. Sans doute convient-il de prendre le temps et de nous donner les moyens pour le reconnaître en vérité. Cet appel reçu, nous le vivons en communauté CVX ; bien plus, nous voyons la CVX, non pas comme un but en soi, mais comme un moyen que le Seigneur nous donne pour accomplir notre vie en entrant dans son projet de libération et de réconciliation. »