Noël sera loin quand cet article vous arrivera. Mais nous savons combien la lumière de la Nativité va projeter sur les jours froids et obscurs de l’hiver chaleur et lumière, et combien la lumière de Noël indique à travers la nuit la clarté pascale.
J’aime commencer une année toujours étonné d’un Dieu qui choisit de nous rejoindre totalement, de se confier à nous, et de rester à nos côtés jusqu’au bout. Cet étonnement d’être tant désiré de Dieu se transforme en tranquille assurance pour s’élancer dans une nouvelle année, et donne un fondement aux vœux formulés, aux souhaits de voir cette année encore la vie l’emporter.
Cette foi n’est en rien naïve ; elle ne recouvre pas de couleurs criardes la grisaille de nos villes et de nos vies, elle ne dit pas que tout va bien quand le monde pleure, quand notre société est tentée par la violence, et que nos existences, celles de ceux qui nous sont proches, basculent dans la maladie, les remises en cause, le chômage, la séparation… Non, cette foi-là est comme la fragile flamme d’une bougie qui permet de distinguer les personnes et les choses, de comprendre ce qui se passe, d’envisager l’avenir.
Dans ce mystère où Dieu a voulu être là pour lier définitivement notre histoire à la sienne, et faire patiemment gagner l’amour, nous écrirons en 2019 une nouvelle page de nos existences. Il y a ce qui est prévu, attendu, redouté. Et ce qui arrivera. En tout, dans ce quotidien où se tissent nos fidélités connues et inconnues, faisons confiance au Christ, et avançons avec lui. La liberté intérieure que donne ce compagnonnage aide à regarder le monde et nos vies autrement. Et à y engager tout ce que nous sommes. Qu’il s’agisse de nos terres intérieures ou de nos tâches ordinaires, « celui qui laboure doit labourer avec espérance » (1, Corinthiens, 9, 10). C’est assurément d’espérance que notre monde a aujourd’hui le plus besoin. C’est cela que Dieu veut faire vivre avec nous.
A tous, cette année, bons labeurs et bonne espérance.
P. François BOËDEC sj
Provincial