Après sa thèse sur « Aux origines de la radiophonie : Pierre Lhande sj et le corpus des Radio-sermons », Myriam Bocek-Valy fait part de son mémoire, sur le thème : « Destin, Fortune et Providence dans le théâtre des collèges des jésuites : L’exemple de L’Histoire Tragique de la Pucelle de Dom-Rémy aultrement d’Orléans par Fronton du Duc, représentée à Pont-à-Mousson en 1580. »
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de son Master de Théologie et Sciences Religieuses, Mention « Fait Religieux », présenté en 2009 à l’Université Paul Verlaine à Metz (Université de Lorraine depuis janvier 2012).
Présentation
Le « média » théâtre utilisé à des fins éducatives dans les collèges n’est pas l’invention des jésuites, cette discipline était déjà mise en pratique par les partisans de la Réforme comme moyen de catéchèse. C’est son aspect innovant et spécifique qui est la marque singulière de l’enseignement jésuite, dans le cadre de la Contre-Réforme (ou Réforme Catholique) selon les préceptes inspirés des Exercices Spirituels d’Ignace de Loyola et préconisés dans ses Écrits.
D’après de nombreux travaux effectués par des spécialistes de cette question, le théâtre scolaire dans les établissements jésuites s’est révélé être un outil efficace pour assurer la réalisation d’une catéchèse fidèle au Concile de Trente où la thématique de la Providence Divine tient une place prépondérante. De surcroît et ce depuis les débuts, ces études ont démontré combien l’utilisation de ce média a facilité la transmission des savoirs les plus élevés, affiné le goût pour les beaux textes et formé l’élève à l’expression orale en public.
Dans le contexte de l’humanisme, plusieurs jésuites, dont Fronton du Duc, vont accomplir cette mission et exploiter cette discipline en s’inspirant de la littérature antique et procéder à un retournement des croyances païennes au bénéfice de l’édification de la foi en la religion catholique à l’aide de pièces présentées au collège puis en public plus large.
Une de ses œuvres, L’Histoire Tragique de la Pucelle de Dom-Rémy aultrement d’Orléans écrite en français, est présentée dans ce mémoire. L’objectif est de dessiner quelques aspects de la thématique du destin, inspirée de la tragédie antique, mise en scène dans le théâtre jésuite afin d’exprimer la suprématie de la providence divine sur le fatum païen, dans une perspective d’éducation et d’évangélisation, sur les fondements de la doctrine ignatienne.
L’Histoire Tragique de la Pucelle de Dom-Rémy aultrement d’Orléans de Fronton du Duc, représentée à Pont-à-Mousson en 1580 est un exemple, choisi parmi les pièces qui furent jouées en Lorraine.
Pour rappel, le premier collège des jésuites est inauguré à Rome en 1551, puis en 1556, en France à Billom, avant celui de Paris (collège de Clermont, futur Louis-le-Grand) en 1564.
À noter : L’empreinte d’Ignace de Loyola est un des fils conducteurs de ce travail ; il en est question de bout en bout de manière formelle ou en filigrane.
> Découvrir la façade actuelle d’une entrée du Théâtre des Jésuites à Pont-à-Mousson
> Photo : façade de l’Université-Pont-à-Mousson © François BERNARDIN / Wikimedia Commons
La Province d’Europe Occidentale Francophone tient à remercier tout particulièrement Myriam Bocek-Valy pour deuxième contribution historique et littéraire qui vise à mieux faire connaître l’histoire de la Compagnie de Jésus, notamment à travers ses aspects éducatifs et culturels.