Alors qu’elle se réclame d’un Dieu d’amour et de justice, l’Église a-t-elle vraiment servi la liberté de l’homme au cours de l’histoire ? Le sujet a fait couler beaucoup d’encre et suscité bien des débats et polémiques, en particulier à l’époque des Lumières.
Avec courage, le théologien Bernard Sesboüé ne craint pas de l’affronter ici en faisant résonner théologie et perspective historique. La liberté est une révélation majeure de l’Évangile. Elle appartient à la vocation des hommes du fait de la Création qu’ils ont reçue des mains de Dieu. Il est donc parfaitement légitime d’interroger la responsabilité de l’Église en ce domaine. Comment expliquer ces zones d’ombre tragiques que furent en particulier l’esclavage, la justification de la traite négrière et l’Inquisition, aux procédures souvent cruelles et peu respectueuses des personnes ? Pourquoi un tel écart avec l’idéal évangélique ? Cette relecture d’un passé contrasté nous questionne jusqu’à aujourd’hui. « Tant que notre temps continue, écrit Bernard Sesboüé, nous aurons toujours à nous convertir à l’Évangile, et la présence de l’Esprit dans l’Église est là pour nous donner les moyens de le faire. »
L’auteur
Jésuite et théologien, le père Bernard Sesboüé est l’auteur d’une oeuvre d’envergure, dont on peut citer Jésus-Christ et la tradition de l’Église (Desclée de Brouwer, 2000), L’histoire des dogmes
(Desclée de Brouwer, 1995-1999), Croire (Droguet et Ardent, 2003), L’homme, merveille de Dieu (Salvator, 2015), Jésus, voici l’Homme (Salvator, 2016) et Introduction à la théologie (Salvator, 2017).
Bernard Sesboüé, L´Église et la liberté, éditions Salvator, 2019, 264 p.