Depuis 150 ans, la Nouvelle revue théologique participe à la réflexion et au dialogue théologique. Un colloque jubilaire était organisé à Bruxelles ces 10 et 11 novembre pour revenir sur les grands moments de cette histoire belge (et un peu française) mais surtout pour débattre sur des thèmes de l’actualité théologique tels que la place de la Bible dans la réflexion dogmatique, la bioéthique ou la relation entre philosophie et théologie.
Retour en vidéo sur le colloque des 10 et 11 novembre 2019
Un peu d’histoire : aux origines de la revue
Créée en 1869 par l’abbé Loiseau, la NRT s’était fixée pour première mission de faire connaître en Belgique les décisions canoniques prises à Rome et de rendre compte des discours pontificaux. En 1921, quand les rênes sont confiées aux jésuites belges, la revue devient un lieu de réflexion et de débat entre théologiens. Pour le P. Alban Massie sj, qui dirige la revue depuis Bruxelles, la spécificité de la NRT, c’est d’étudier les questions religieuses d’un point de vue proprement théologique et ecclésial, en fonction de la Révélation chrétienne, autant que selon les sciences des religions ou des autres sciences humaines. « Quand on évoque l’Islam, explique l’actuel directeur, on le fait à partir de la foi chrétienne, mais sans perdre de vue ce que les sciences historiques nous apprennent, par exemple. » Dans chaque numéro, la NRT reprend aussi un nombre impressionnant de recensions d’ouvrages récemment parus : elle est sans doute la seule revue de théologie à proposer un panorama, aussi ample et suivi, des publications dans le champ des sciences religieuses.
La théologie pour tous les acteurs ecclésiaux
Si cette revue, à mi-chemin entre le magazine et le livre, n’est pas réellement destinée au grand public, elle s’adresse néanmoins à tout chrétien qui désire se former aux questions théologiques de notre époque. C’est d’ailleurs l’une des ambitions du Père Massie :
« Faire sortir » la revue du milieu académique pour rejoindre tout homme ou tout femme « qui cherche Dieu avec son intelligence » et veut comprendre sa Parole. Je souhaiterais qu’un laïc, engagé dans la formation de ses frères et sœurs chrétiens, après avoir lui-même bénéficié d’un enseignement, puisse trouver dans la revue de quoi nourrir sa réflexion personnelle et son engagement pastoral. »
La difficulté principale, pour la NRT, est aussi de pouvoir coller à l’actualité. Avec quatre livraisons par an, la revue s’inscrit souvent en décalage. Toutefois, comme le souligne le directeur, « pour la revue, nous travaillons avec un temps long. Un article proposé au comité de rédaction est généralement publié après six mois. Mais grâce à notre nouveau site internet, inauguré début octobre, nous espérons pouvoir offrir à l’avenir plus de réactivité et donc des contenus directement liés à l’actualité et aussi plus d’interaction avec nos lecteurs. » Enthousiaste, le directeur de la NRT confie avoir plein d’idées en tête, dont il faudra bien entendu débattre en équipe de rédaction. Son grand souci actuel est d’aider les personnes ayant des responsabilités pastorales à continuer à se former grâce à la revue. Car, « l’intuition et la prière ne suffisent pas toujours pour résoudre les problèmes » qui se posent aujourd’hui en Eglise et dans un monde de plus en plus complexe.
Le colloque : 10-11 novembre à Bruxelles
Sont intervenus des historiens, des philosophes et des théologiens, pour réfléchir à la méthode employée par la NRT dans son histoire pour rappeler comment la NRT a soutenu le développement de la théologie et a traversé des crises comme celles du modernisme ou de la « théologie nouvelle », pour rendre compte de la recherche théologique et aux choix actuels pour une théologie fondée sur l’accueil de la Bible dans l’Eglise. Des enseignements de lieux variés (Louvain, Sèvres, Bernardins, Toulouse, Lyon, Rome) réunis pour un dialogue exceptionnel.
En savoir +
La NRT en chiffres
- 106.000 : le nombre de pages publiées depuis 1869
- 400 : le nombre d’ouvrages recensés chaque année
- 2.853 : le nombre de livres recensés par le doyen des recenseurs, le père Jean Radermakers s.j.
- 5.000 : le nombre maximum d’abonnés, en 1965
- 1.850 : le nombre d’abonnés en 2019, dans 85 pays
- 16.500 km : la distance qui sépare le bureau de la NRT de l’abonné le plus éloigné, le Pacific Regional Seminary à Suva (Fidji)
- 5 m : la distance qui sépare le bureau de la NRT de l’abonné le plus proche, la revue Vies consacrées (près du Forum Saint-Michel)
- infinie : l’amitié qui unit la rédaction de la NRT de l’abonné le plus isolé, le curé de la « Catholic Church Mission » à Oulan Bator (Mongolie)
sur le site www.nrt.be
- 2.911 : le nombre d’articles publiés sur le site
- Entre 150 et 200 : le nombre de visiteurs chaque jour
- Le top 3 des articles :
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- Éric de Moulins-Beaufort, « Que nous est-il arrivé ? De la sidération à l’action devant les abus sexuels dans l’Église », NRT 140 (2018), p. 34-54
- Jean Beyer s.j., « Vie consacrée et vie religieuse de Vatican II au Code de Droit canonique », NRT 110 (1988), p. 74-96
- Isabelle Bochet, « « La lettre tue, l’Esprit vivifie. » L’exégèse augustinienne de 2 Co 3,6 », NRT 114 (1992), p. 341-370
- Le top 3 des recensions d’ouvrages :
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- Jésus dans la tradition maçonnique. Rituels et symbolismes du Christ dans la franc-maçonnerie française, de J. Rousse-Lacordaire (2003), par G. Navez s.j.
- Les plus belles histoires d’amour de la Bible, de J. Dauxois (2006), par J. Radermakers s.j.
- «Église-famille-de-Dieu». Esquisse d’ecclésiologie africaine, d’A. Ramazani Bishwende (2001), par B. Malvaux s.j.