Contemplez et méditez la « Vierge aux bras ouverts », une sculpture de Jean-Marie Tézé sj avec un texte de Claude Tuduri sj.
« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). Dans cette sculpture du Père Jean-Marie Tézé, l’hospitalité de Marie est à la fois celle d’une femme choisie entre toutes les femmes et celle d’une femme commune à toutes les autres femmes. Le contraste en elle du haut et du bas frise la difformité mais c’est pour mieux souligner l’élection de Marie, sa capacité à accueillir la coïncidence des contraires ; Dieu manifeste sans confusion ni séparation l’humanité et la divinité de son Fils dans une chair de femme tout entière acquise à sa parole. Elle est vraiment femme par les rondeurs de son bassin et vraiment vierge par la finesse presque abstraite de son buste et le dépouillement de son visage en prière.
Entre le haut et le bas, les bras, abandonnés en ovation au silence de la grâce, participent de deux mondes à réconcilier dans la créativité inépuisable du Verbe. Ils disent à la fois l’abandon et le désir de recevoir sa vie d’un plus grand que soi. Ils accueillent déjà Jésus en genèse dans le « Oui » de sa mère, ils accueillent aussi en lui et par lui les courbes et les méandres d’une humanité désormais capable d’accéder au divin par le langage de la chair et la puissance du Verbe.
Les bras ouverts agissent ainsi comme des médiateurs où Marie s’offre tout entière à la volonté de l’Esprit en même temps qu’elle présente déjà par anticipation au Père la salvifique humanité de son Fils :
« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38).
Claude Tuduri, sj
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