Christian SOUDÉE est né au milieu d’une fratrie de cinq frères et deux sœurs. Son père était en service d’ingénieur SNCF à Rennes. La famille déménage probablement peu après au Mans où Christian fait ses études. Il les oriente vers les sciences : baccalauréat de mathématiques élémentaires en 1952, puis deux années universitaires en mathématiques générales et mécanique à Rennes.
Il entre au noviciat le 9 octobre 1954, dans la Province de Paris. Après son service militaire, il est envoyé à Toulouse pour poursuivre ses études scientifiques qui aboutissent à la licence de sciences physiques. Suivent les études de philosophie à Vals, puis à Chantilly, une année de régence au Collège du Caousou (Toulouse), et quatre années de théologie à Lyon-Fourvières. Après son Troisième An, il prononce ses derniers vœux à Chantilly, le 23 mai 1971.
Quelques semaines plus tard, le 8 juillet 1971, il arrive à Madagascar, dans la nouvelle Province qui vient d’être reconnue. Il enseigne d’abord la physique au collège Saint-Michel. Mais, dès 1974, il est persuadé qu’il lui faut se consacrer à l’évangélisation et non plus aux sciences profanes. Après un bref apprentissage de la langue malgache, il fait un intérim à Imady, Ambositra. De septembre 1975 à février 1979, il succède au P. TIERSONNIER, à Behenjy, à 40 kilomètres au sud d’Antananarivo. En 1979, il fait un remplacement à Vohilava (Côte Est, Mananjary), avant d’être nommé à la tête du district de Mahaditra, au sud de Fianarantsoa. Ce sera son seul long status : il y reste pendant 19 ans ! Il y déploie toute son énergie et son assurance d’être mené par l’Esprit Saint.
En 1998, il est nommé aumônier du grand hôpital militaire d’Antananarivo. Il y reste trois ans. Il développe, pendant ce temps, ses qualités d’animateur de communauté charismatique, mais elles ne conviennent pas à tout le monde… Christian passe encore dans plusieurs districts et services différents (Districts de Belamoty-Benenitra, de Betatao, d’Andriampamaky, puis chapelain d’Analaroa). Mais, à deux reprises, il doit revenir en France pour des raisons de santé. Mis à la retraite en 2007 à cause de sa santé, à Saint Joseph d’Analamahitsy (Antananarivo), il utilise son temps à écrire et rédige des textes et des fascicules accessibles à tous, sur l’Esprit Saint, la communauté charismatique, la catéchèse des malades, etc.
Entre-temps, il pense sérieusement à revenir définitivement en France, ce qu’il fait le 11 février 2009, après 38 ans de travail dans quatre diocèses et huit paroisses, sans compter le collège Saint-Michel et l’aumônerie d’hôpital ! La rationalité de son esprit a toujours dû composer avec son intuition d’être mené par l’Esprit Saint. Il a toujours été très sûr dans ses opinions sur la vocation, la prière charismatique, l’évangélisation, le combat contre le Mal, mais a eu, également, une grande attention pour les malades en sachant écouter les gens. Il rentre en France, un peu désabusé, de n’avoir pas été toujours compris par nombre de ses frères jésuites à Madagascar…
En France, il rejoint rapidement la communauté de la rue Grenelle, pour divers ministères d’accompagnement spirituel dans Paris, notamment un long temps comme confesseur à Saint-Louis d’Antin. Sa santé déclinant, il demande, en 2016, à rejoindre la Maison Soins et Repos de Vanves. C’est donc à l’EHPAD qu’il termine sa vie. Il est décédé à l’hôpital Saint-Joseph le 1er avril 2020.
Nicolas PESLE sj