Transmettre en commun aujourd’hui. Le P. Jean-Luc Fabre sj évoque les liens entre les jésuites et la CVX. Une assise spirituelle, sociale, communautaire qui demeure…
La Communauté de Vie Chrétienne prend sa source dans les Congrégations Mariales constituées il y a plus de 450 ans dans les premiers collèges de la Compagnie, avec des jeunes gens désireux d’être pleinement à Dieu et pleinement présents à leurs prochains dans l’activité professionnelle [par la compétence] et l’appartenance sociétale [par l’activité caritative]. Dès l’origine, une double relation d’engendrement et d’autonomie s’instaure entre les jésuites et les « congrégationistes ». L’intention d’Ignace met en avant la capacité d’agrégation des hommes et leur capacité à s’associer librement.
Les Congrégations ne sont pas un « tiers ordre » de la Compagnie de Jésus, mais une association autonome, demandant leur aide aux jésuites pour être confirmée sur son chemin propre…
Ce même mouvement d’engendrement et d’autonomie se déploiera, en France, à la renaissance de la Communauté de Vie Chrétienne dans les années 60. Beaucoup de jésuites travaillent alors à former des laïcs sur le plan spirituel et dans l’ouverture sociale. Cela a constitué la base de la croissance future
de la CVX, en assurant un socle territorial large.
Une autonomie sans cesse croissante…
En France, la Communauté de Vie Chrétienne, forte aujourd’hui de 7 000 membres, assure par elle-même son recrutement (dans bien d’autres pays, ce recrutement dépend des institutions jésuites). Elle a, depuis plusieurs décennies, entrepris d’assurer la formation d’accompagnateurs de communauté locale en son sein et ensuite la formation plus large de ses membres. La diminution des
jésuites et des religieuses ignatiennes au service de la Communauté l’a amenée à se reconnaître
davantage comme « corps apostolique laïc ». Elle a pu ainsi assumer le pari de l’animation et de la tutelle ecclésiale pour deux centres spirituels : Saint Hugues et le Hautmont. Elle est amenée à
répondre à divers appels en son nom propre. Dès lors, la manière dont les membres se rapportent à leur mission est en évolution aussi. Peu à peu se fait jour que leur itinéraire propre n’est pas indépendant de l’itinéraire de leurs autres compagnons, de la Communauté en elle-même. Cela se joue dans une compréhension plus profonde de l’interrelation entre la « mission personnelle », la « mission commune » parce que d’autres membres ont la même et la « mission communautaire » qui doit, elle, être déclarée par la Communauté…
Demain ensemble pour transmettre…
C’est sur le fond de cette évolution interne de la Communauté de Vie Chrétienne que se joue à nouveau la relation entre elle et les jésuites. Beaucoup de compagnons jésuites vivent une collaboration profonde et confiante avec des membres de la Communauté, dans les domaines spirituel et social, parfois même pédagogique… La relation engagée n’est-elle alors qu’une relation de personne à personne ? D’autres dimensions sont-elles à l’œuvre et donc à respecter ? Pour le savoir, le chemin consiste à se rencontrer davantage en tant que corps, comme cela s’est inauguré avec la première rencontre entre la Consulte du Père provincial et l’Équipe Service de la Communauté Nationale en février 2015. L’enjeu de cette reconnaissance mutuelle est, pour une part importante, la possibilité d’inventer de nouvelles formes de collaboration pour que le trésor de la spiritualité ignatienne puisse continuer à se transmettre en France.
P. Jean-Luc Fabre sj
La CVX mondiale
60 communautés nationales reconnues 16 en cours d’incorporation.
25 000 membres (dont 2/3 de femmes)
La CVX en France
46 communautés régionales
800 communautés locales
Chaque année 500 personnes nous rejoignent
3 œuvres :
Le Centre spirituel du Hautmont
Le Centre spirituel de Saint Hugues de Biviers
Les Éditions Vie Chrétienne
> Photo : © Centre Saint-Hugues de Biviers
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