Le phénomène migratoire nous écartèle entre, d’une part, l’impérieux devoir d’humanité à l’égard des êtres humains en détresse, d’autre part, la nécessité — tout aussi impérieuse — de marquer par une frontière chacun des pays qui découpent la planète.
Tiraillée ainsi entre l’éthique humanitaire universelle et la réalité politique particulière, la justice parviendra-t-elle à formuler ses exigences propres en matière de migration ? La présente contribution philosophique à l’examen de cette question s’interroge à nouveaux frais sur un double sujet : la raison des frontières, les sources du droit. Elle prend ses références aux auteurs situés des deux côtés de l’Atlantique : Martha Nussbaum, John Rawls, Michaël Walzer, Gaston Fessard, Pierre Manent… Elle s’achève sur l’analyse critique du Pacte mondial sur les migrations (ONU, 2018).
L’auteur
Xavier Dijon est jésuite, professeur émérite à la Faculté de Droit de l’Université de Namur, collaborateur au Jesuit Refugee Service-Belgium. Il a récemment publié La religion et la raison: normes démocratiques et traditions religieuses (Cerf, 2016), Les réfugiés (Fidélité, 2017) et Le transhumanisme (Fidélité, 2017).