Les jésuites ont la réputation de s’adresser d’abord aux milieux sociaux les plus favorisés. Cela s’explique aisément si l’on considère l’implication forte des jésuites, dès leur fondation, dans les collèges, à une époque où l’enseignement de ce niveau ne concernait qu’une toute petite minorité.
Mais cela correspond-il à la réalité ? Les jésuites sont-ils vraiment un ordre pour les élites ? Quelle place tiennent, dans leurs préoccupations, les populations les plus modestes et, parmi elles, celles qui connaissent de grandes précarités ? Si, comme on le verra, on peut bien détecter dans l’histoire de la Compagnie un intérêt pour les pauvres, cela fait-il partie de l’ADN des jésuites, ou bien s’agit-il d’un élément qui dépend essentiellement du charisme de certains de ses membres ? Autrement dit, la présence aux populations les moins favorisées fait-elle partie de la mission des jésuites, au point qu’elle doive être considérée comme un trait de leur identité ?
Ce livre tente de répondre à ces deux questions en parcourant l’histoire des jésuites, depuis leur fondation jusqu’à maintenant.
P. Etienne Grieu sj, Les jésuites et les pauvres ; XVIe-XXIe siècles, Éditions jésuites, janvier 2020, 176 p.