P. Cyrille NALLETAMBY sj (21.12.2016)

Sous la varangue de la Résidence St-Ignace de Rose Hill, un beau sourire vous accueillait avec ces mots simples : « Quelles nouvelles ? » Constant dans son ministère de consolation, le Père Nalletamby semblait vouloir être le sourire de Jésus.

Compagnon fidèle, ouvert et accueillant, Cyrille était un frère sur lequel chacun pouvait s’appuyer, être écouté et réconforté. Sa présence en communauté comme dans ses ministères était rayonnante de paix, de simplicité et très attachante. Plusieurs compagnons jésuites l’ont connu dans leur enfance : n’est-ce pas un peu l’intimité heureuse entre Cyrille et Jésus qui touchait les cœurs, au point de le suivre dans la Compagnie ?

Je garde de lui le souvenir d’un jésuite pauvre, humble et joyeux. Pauvre de cette pauvreté évangélique qui a fait de lui un homme libre et généreux. Dans son presbytère à Ste-Anne tout était simple, propre et bien ordonné, l’accueil chaleureux. Dans l’homélie des funérailles, le cardinal Piat disait : « Il a suivi les pas de Jésus. Un pauvre de cœur à qui Dieu aime se révéler pour soulager les frères et sœurs. Pour lui il était très important de donner de son temps. Il voulait surtout être proche des hommes et des femmes qui peinent sous leur fardeau. »

Humble, il savait ses limites et ne cherchait jamais à se faire valoir ; ses homélies étaient empreintes de sagesse, invitant ses auditeurs – avec des expressions créoles toutes simples – à persévérer, grâce à la prière quotidienne en famille, dans leurs responsabilités familiales et sociales. Il s’appuyait beaucoup sur ses collaborateurs laïcs ayant été parmi les premiers dans le clergé à développer dans ses ministères un vrai partage des responsabilités.

Sans nul doute, ce qui frappait le plus chez Cyrille, c’était sa joie. Il accueillait toujours avec un visage rayonnant, il aimait rire, rire de tout et de lui-même. Il ne se mettait jamais en colère et avait une façon bien à lui de ne jamais dramatiser. Ses dernières années, il recevait le tout-venant pendant une bonne partie de la journée ; sa porte ouverte était le signe de sa présence accueillante et joyeuse, et les gens repartaient de chez lui presqu’à reculons (j’en ai été témoin) pour ne rien perdre de ce visage rayonnant.

Il y avait dans sa famille des liens très forts entre toutes les générations, et nous avons été témoins là aussi des nombreuses marques d’affection de ses neveux, petits-neveux, arrière-petits-neveux envers leur aîné. Lors de ses 90 ans toute sa famille s’était rassemblée pour le fêter. Nous les avons tous retrouvés lors des funérailles, et l’on devinait le chagrin de voir partir celui qui pendant bien des années avait été un lien très fort d’affection familiale.

Claude ESPITALIER-NOËL sj (Ile Maurice)