Jacques MISSON est né à Forrières, en Belgique, dans la Province de Luxembourg. Lorsque son père devient sénateur, la famille s’établit à Bruxelles ; hélas ce papa décède alors que Jacques n’a encore que 13 ans. Jacques fait ses études au Collège St-Michel à Bruxelles, et suivant les traces de son oncle, le Père Jules MISSON qui fut le premier Vice-Provincial de Belgique Méridionale, il entre au noviciat de la Compagnie, à Guirsch, le 14 septembre 1942. Commence le parcours de formation classique pour l’époque : après les premiers vœux, deux années de juvénat (philologie classique) à Wépion, trois années de philosophie à Eegenhoven, trois ans de régence au Collège de Godinne, quatre années de théologie à Eegenhoven. Il est ordonné prêtre le 15 août 1955 et revient à Wépion pour le Troisième-An en 1956-57.
Le parcours apostolique de Jacques sera très riche et varié. D’abord au service des maisons de formation des « nôtres », comme socius du maître des novices à Arlon, et ministre à Eegenhoven. Puis ce sont ses talents de pédagogue qui sont utilisés : en 1963 il est envoyé à Verviers comme professeur de rhétorique, il y devient recteur en 1967. Un de ses anciens élèves rappelle son élégance naturelle, mais surtout son sens de la « cura personalis » : après une prestation ratée au cœur d’un concours d’éloquence, alors que cet élève se promettait de ne plus jamais parler en public, Jacques, son professeur de rhétorique s’est déplacé dans la maison familiale le soir même, pour convaincre le père de son élève découragé de l’inscrire immédiatement au concours suivant ; entre-temps le rhétoricien est devenu ministre d’état !
Dans ces années bousculées, où beaucoup de repères sont mis à mal, Jacques est nommé Vice-Provincial pour les Collèges. Quatre ans plus tard, il devient recteur au Collège de Mons. Puis en 1976, il arrive à Bruxelles St-Michel, toujours comme recteur mais il est également préfet d’église.
L’orientation de sa vie apostolique évolue progressivement : en 1983, à la demande du Père provincial, Jacques entre en contact avec le Renouveau charismatique, dont il sera très vite un acteur convaincu. De 1986 à 2001, il est le Coordinateur du Renouveau dans la Province belge méridionale. Il réside d’abord au centre spirituel de Fayt-lez-Manage, puis dans le Brabant-Wallon en étant curé successivement à Lillois et à Ophain.
Jacques était profondément prêtre. Il avait un cœur sacerdotal au point de se donner tout entier à l’évangélisation des cœurs blessés. Aussi, en 2001, lorsqu’il devient supérieur de la communauté de Namur (il a déjà 77 ans !), il accepte la mission délicate d’exorciste pour le Brabant Wallon. Il garde cette mission lorsqu’il revient à Bruxelles jusqu’en 2012. Jacques est un homme de grands et bons conseils : il dispose de la finesse et du respect nécessaires pour accompagner des personnes en danger spirituel et souvent aussi en danger psychologique.
Au cours des dernières années, l’affaiblissement de sa santé l’oblige à passer à la communauté St-Claude la Colombière. N’ayant plus qu’un filet de voix, très discret mais pourtant très présent, il a assumé pleinement la mission de « prier pour le monde, l’Église et la Compagnie ». Comme un cierge qui se consume, il s’est éteint au soir de la fête de l’Epiphanie.
Robert HUET sj et Jean-Marie FAUX sj (Bruxelles-La Colombière)