Michel nait à Genève, de père italien et de mère française. Il fait ses études secondaires au collège Calvin à Genève, puis à Engelberg chez des bénédictins de langue allemande. Il fait son noviciat en France, à Yzeure, la philosophie à Chantilly, la régence à St-Etienne, la théologie à Lyon-Fourvière. C’est dans ces années qu’il acquiert la nationalité française – mais toute sa vie, par ses attaches familiales, son goût des belles choses, son élégance, … il restera italien.
Après quelques années à l’Ecole du Marais-Ste-Thérèse à St-Etienne, il arrive à Marseille à la fin de l’été 1968 pour être aumônier d’étudiants. Engagé dans l’alphabétisation des travailleurs immigrés que proposait la Cimade, il est vite amené à succéder au responsable qui venait d’être expulsé manu militari vers son pays, la Suisse ! Il exercera cette charge en coresponsabilité avec une personne dont l’amitié l’accompagnera toute sa vie. Après six ans dans cette charge, il entre aux ASSEDIC où il veille entre autres choses au suivi des formations proposées. Elu Conseiller aux Prudhommes, il se forme à la connaissance et à l’application du Droit, et y acquiert une compétence reconnue.
Retraité des ASSEDIC, il devient visiteur de prisons, en lien avec l’aumônerie des Baumettes, tout en continuant son activité de conseil et de défense aux Prudhommes, et plus tard de Médiateur dans le cadre de la médiation pénale. Cette retraite professionnelle lui laisse du temps pour l’accompagnement dans le cadre des Exercices spirituels, ou en réponse à des demandes personnelles ou plus explicitement pastorales : au carmel sans aumônier attitré ; à la paroisse une messe du dimanche ; un groupe de lecture de la Bible ; dans l’église St-Ferréol sur le Vieux Port, un après-midi par semaine de permanence d’accueil suivi de la messe ; à la Communauté Vie Chrétienne, un groupe « Justice »…
Depuis 1979 Michel a vécu en communauté dans des cités au nord ou à l’est de Marseille, Frais-Vallon, Air-Bel. Sans engagement particulier, il y mène une vie de proximité, attentif à ce qui s’y passe, ce qu’y vivent les compagnons plus investis que lui. Il fait partie du paysage, les voisins s’inquiètent de le voir souffrant ou absent. Jusqu’à ce que la détérioration de sa santé le conduise raisonnablement à prendre le chemin de La Chauderaie.
Michel aimait la vie, aimait les gens, faisant route avec eux à la lumière de l’Evangile. Il a cherché Dieu, il nous a aidés à chercher et trouver Dieu dans la rencontre, dans les combats pour la justice, dans les événements de la vie, heureux ou malheureux, et tout autant dans la patience des jours.
Christian BARDET sj (Marseille)