Le Père Xavier JACQUES est né à Uccle le 22 mai 1930. Il fait ses études secondaires au collège Saint-Michel (Bruxelles), et y connaît les quatre années d’occupation. Il entre dans la Compagnie le 14 septembre 1948. Il vit sa régence d’abord au collège de Mons, puis comme professeur de latin et de grec au noviciat d’Arlon. Il est alors envoyé à Chantilly pour y étudier la théologie. Après son ordination, le 31 juillet 1962, il rejoint, avec tout le théologat, le scolasticat de Fourvière.
Les supérieurs ne tardent pas à remarquer ses aptitudes pour la philologie classique. En 1965, avec le Père J. VAN OOTEGHEM, il publie un Index de Pline le Jeune. Pourtant, au lieu de préparer un professeur des Facultés universitaires de Namur, on le destine à l’enseignement des Écritures. Il est donc envoyé à Rome, à l’Institut biblique, en 1966, où il demeure plusieurs années. Il y rédige notamment une copieuse bibliographie de saint Paul, mais la perd malheureusement lors d’un voyage.
Rentré en Belgique, Xavier JACQUES est chargé d’enseigner saint Paul et le grec biblique aux étudiants en théologie. Il s’acquitte de cette mission jusqu’à sa retraite. En 1975, on lui confie également l’aumônerie de l’ADIC (Association chrétienne des dirigeants et cadres) et de l’ACI (Action Catholique des Indépendants). Après être demeuré à Eegenhoven, sur les terres belges septentrionales, le Père JACQUES est envoyé à Namur en 1981, en continuant ses charges d’enseignement biblique pour les théologiens et ses fonctions d’aumônier.
En 1989, le compagnon reçoit la responsabilité de la chapelle Saint-Materne, à Namur, et un cours de sciences religieuses aux Facultés ND de la Paix. De 1992 à 2004, il occupe la direction de la Bibliothèque du CDRR (Centre de Documentation et de Recherches Religieuses), aujourd’hui insérée dans la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin (BUMP). De 2009 à 2013, il est ministre de la communauté Notre-Dame de la Paix.
Ceux qui ont connu le P. Xavier JACQUES ont été frappés par les contrastes de sa personnalité. Il alliait de manière surprenante une joyeuse exubérance, des dispositions de pensée faites d’équilibre et de réserve et, enfin, des exigences de minutie critique. Les lecteurs du Dictionnaire de spiritualité ont été émerveillés par la maîtrise avec laquelle il composa, en 1983, l’article consacré à saint Paul. Les chercheurs ne cachent pas leur admiration pour la rigueur scientifique de ses études parues à Rome en 1969 et en 1972, sur les mots apparentés dans le Nouveau Testament et dans la Septante. La lecture de son article, rigoureux et primesautier, sur le dauphin d’Hippone, paru en 1960 dans les Études Classiques convainc de cette richesse aux aspects multiples de la personne et de l’œuvre du jésuite philologue.
Pourtant, par-delà le sourire du boute-en-train que fut souvent Xavier JACQUES, par-delà les austères analyses du savant, il laisse surtout entrevoir la profondeur du prêtre, la fidélité de l’homme de Dieu. Il écrit plusieurs articles dans la revue Christus. Dans l’un d’eux, en 1981, il note ce qui, à n’en pas douter, fut l’âme de sa vie : le croyant est invité « à se réjouir de la présence du Christ et de l’action de l’Esprit partout où elles se manifestent, à ne cesser aussi de témoigner de la plénitude de cette présence et de cette action, dans une humilité et un amour plus grands que lui et qui en seront le signe ». Le P. Xavier JACQUES est mort à Yvoir le 22 mai 2019, le jour de ses 89 ans.
Hubert JACOBS sj