Neuf ans après avoir été élu supérieur général, Pedro Arrupe convoque une congrégation générale afin de « redéfinir la mission des jésuites aujourd’hui ». Entre autres, la congrégation insiste sur le lien nécessaire entre la foi et la lutte contre l’injustice et la pauvreté.
Impossible d’aimer Dieu sans aimer concrètement l’homme. « En chaque homme (…) il y a une valeur qui ne dépend pas de moi et qui le fait semblable à moi. Dieu est en lui, avec son amour, qui m’attend, et c’est là un appel que je ne peux négliger [1]». L’annonce de la Bonne Nouvelle va de pair avec l’exigence de Justice. Cette attention aux situations d’exclusion et de détresse se traduira aussi par le Service jésuites des Réfugiés (JRS) que Pedro Arrupe fonde en 1980.
[1] Arrupe, P., Itinéraire d’un jésuite. Entretiens avec Jean-Claude Dietsch, sj, Paris 1982, 171.
Du décret 4 de la 32ème Congrégation Générale :
» 27. (…) Il n’est donc pas de promotion proprement chrétienne de la justice intégrale sans une annonce de Jésus-Christ et du mystère de la réconciliation qu’Il accomplit ; c’est en effet le Christ qui ouvre la voie à cette libération totale et définitive à laquelle l’homme aspire au plus profond de lui-même.
A l’inverse, il n’est pas de vraie annonce du Christ, pas de vraie proclamation de son Évangile, sans un engagement résolu pour la promotion de la justice. »
« 29. [La justice] est condition de fécondité pour toutes nos tâches apostoliques, et notamment de cohérence dans le combat contre l’athéisme. En effet, l’injustice actuelle, sous ses diverses formes, en niant la dignité et les droits de l’homme image de Dieu et frère du Christ, constitue un athéisme pratique, une négation de Dieu. »
> Photos : © Archives de la Province jésuite d’Europe occidentale francophone / Curie jésuite à Rome