Devenu supérieur provincial du Japon, Pedro Arrupe donne à la province japonaise de se déployer ; elle triplera ses effectifs en quelques années[1]. En 1965, il est élu supérieur général des Jésuites. Par son charisme, il introduit un nouveau style, plus communicatif ; il apporte un vent de fraîcheur.
Participant à la dernière session du concile Vatican II, il parlera sur la question de l’athéisme. Ses voyages en Amérique latine le confronteront aussi au problème de la pauvreté et l’exigence de justice.
[1] cf. Maier, M., Pedro Arrupe (1907-1991). Un supérieur général témoin et prophète, coll. Petite Bibliothèque Jésuite, Namur-Paris 2016, 20.
Méditations de Pedro Arrupe : Communiquer le Seigneur
« Le dialogue avec l’incroyant, comme avec le croyant aux prises avec les difficultés de croire, est un dialogue à un niveau très intime, où l’engagement est très personnel. A ce niveau il n’y a pas de langage satisfaisant si on ne communique pas son expérience de Dieu. Ceci veut dire qu’il faut que nous approfondissions sans cesse, individuellement et ensemble, communautairement, notre propre foi. Nous devons nous convaincre de la priorité absolue de ce moyen, cultivant constamment le sens du Dieu vivant, agissant et aimant, que les Exercices de saint Ignace visent à développer en nous. » [1]
« Pour nous, jésuites, le témoignage de vie est fait de pauvreté, de simplicité, d’engagement à servir sans réserve, de vie au contact des pauvres, d’obéissance, de disponibilité, de chasteté. Tout ceci vécu à un degré tel qu’on ne puisse y trouver de sens que dans notre foi en Dieu le Père et en Jésus-Christ. Si notre vie, où doit transparaître la foi, ne fait pas question, si elle ne se présente pas comme un mystère, elle n’est pas un témoignage et ne sert pas vraiment à l’évangélisation. » [2]
[1] Arrupe, P., Ecrits pour évangéliser, présentés par J.-Y. Calvez, coll. Christus 59, Paris 1985, 182-183.
[2] ibid., 184.
> Photos : © Archives de la Province jésuite d’Europe occidentale francophone / Curie jésuite à Rome