« Pour Arrupe, l’eucharistie est un lieu privilégié. Elle est au cœur même de sa vie. Il la célèbre au lever du jour dans sa « cathédrale », une petite chapelle privée. Il y reste parfois deux heures. Ensuite, il assiste à la célébration pour les frères de la Curie. (…) Arrupe ne saurait s’imaginer un seul jour sans eucharistie.(…) Il ne peut concevoir que certains jésuites s’éloignent de l’eucharistie. [1]
[1] Maier, M., Pedro Arrupe (1907-1991). Un supérieur général témoin et prophète, coll. Petite Bibliothèque Jésuite, Namur-Paris 2016, 98.
Méditations de Pedro Arrupe
« Pressés comme nous le sommes parfois, et même angoissés, par les difficultés pastorales dans des milieux où la foi est absente, nous devons nous rappeler que pour ces cas « seuls sont efficaces la prière et le jeûne » et recourir, comme le faisait saint Ignace en toute conjoncture grave, à la prière d’intercession et à l’offrande de l’eucharistie. » [1]
Une prière de Pedro Arrupe
« Seigneur, en méditant sur « notre manière d’agir », j’ai découvert que l’idéal de notre manière d’agir était ta manière d’agir. (…)
Donne-moi surtout le sensus Christi que possédait Paul : que je puisse ressentir tes sentiments, les sentiments de ton cœur par lesquels tu aimes le Père et les hommes. Jamais personne n’a montré de plus grand amour : tu as donné ta vie pour tes amis jusqu’à l’anéantissement total par ta mort sur une croix. Je veux t’imiter en cette suprême offrande de toi-même, et aussi dans ta vie de chaque jour, en agissant, dans la mesure du possible, comme tu le faisais. (…)
Que j’apprenne de toi, comme l’a fait saint Ignace, ta manière de manger et de boire, comment tu prenais part aux repas de fête, quel était ton comportement quand tu avais faim et soif , quand tu ressentais la fatigue après les voyages, quand tu avais besoin de repos et de sommeil. Enseigne-moi à souffrir avec ceux qui souffrent : avec les pauvres, les lépreux, les aveugles, les paralytiques. Montre-moi comment tu témoignais de tes émotions très profondes quand tu en vins à verser des larmes ou quand tu as ressenti cette angoisse mortelle qui te fit suer du sang et qui nécessita la consolation d’un ange.(…)
Enseigne-nous ta manière d’agir pour qu’elle devienne, aujourd’hui, notre manière et que nous puissions accomplir l’idéal d’Ignace : que nous soyons tes compagnons, que chacun de nous soit un alter Christus, que nous collaborions à ton œuvre de rédemption. » [2]
[1] Arrupe, P., Ecrits pour évangéliser, présentés par J.-Y. Calvez, coll. Christus 59, Paris 1985, 183.
[2] ibid., 433-436.
> Photos : © Archives de la Province jésuite d’Europe occidentale francophone / Curie jésuite à Rome