Pedro Arrupe, le choix du Christ

L’expérience de Lourdes a été déterminante dans le chemin vocationnel de Pedro Arrupe. L’année suivante, il interrompt ses études de médecine pour entrer au noviciat.

Il a été saisi par le Christ aussi fortement que deux êtres peuvent s’éprendre l’un de l’autre : « Celui qui souhaite devenir jésuite devrait avoir fait l’expérience d’être amoureux » [1].

Désormais cette expérience de Dieu est centrale pour lui. Elle est libératrice et unifiante : celui qui la fait « se rend volontairement désarmé, disponible entre les mains de Dieu, découvrant dans cet abandon de soi actif et confiant la plénitude de son être personnel »[2]

[1] cité par Maier, M., Pedro Arrupe (1907-1991). Un supérieur général témoin et prophète, coll. Petite Bibliothèque Jésuite, Namur-Paris 2016, 12.

[2] Arrupe, P., Ecrits pour évangéliser, présentés par J.-Y. Calvez, coll. Christus 59, Paris 1985, 318.

Lettre de Pedro Arrupe sur la disponibilité

« Voilà en effet l’homme que forment les Exercices, l’idéal du jésuite esquissé par saint Ignace dans les Constitutions : un homme profondément libre, dont l’abnégation et la mortification tendent « à une plus sûre direction du Saint Esprit » ; un « instrument » disponible entre les mains du Seigneur, d’autant plus efficace qu’il est disponible. (…) Cela, loin de supposer une attitude passive, exige au contraire une participation active et responsable tant de celui qui donne la mission que de celui qui la reçoit. (…). Disponibilité et discernement s’exigent mutuellement. Sans indifférence et disponibilité aucun  discernement n’est possible et sans discernement on ne saurait demander une vraie disponibilité. (…) Sans une profonde expérience de Dieu, sans une volonté d’identification personnelle avec Jésus-Christ dans notre vie et nos apostolats, nous serions incapables de cette disponibilité que la Compagnie nous demande. A son tour, notre disponibilité totale est la meilleure offrande que nous puissions faire à Dieu ; elle est aussi l’attitude parfaite et le support idéal de toute prière et de tout apostolat. » [1]

[1] ibid, 370-372.