Ordonné prêtre à Marneffe en Belgique, Pedro Arrupe sera envoyé d’abord aux Etats-Unis pour se spécialiser en éthique médicale et ensuite au Japon, où il débarque en 1938. Une dizaine d’années auparavant, il avait déjà pressenti que c’est là qu’il serait missionnaire !
De suite, il veut comprendre et entrer dans la culture japonaise. Il s’initie au tir à l’arc, au cérémonial du thé, à la calligraphie. Le défi de l’inculturation est essentiel pour annoncer le Christ. Rejoindre l’autre de l’intérieur pour aimer vraiment et communiquer cet amour du Christ, vraie bonne nouvelle pour tous !
Méditations de Pedro Arrupe
« Il est évident que notre vie missionnaire a pour but de porter le Christ aux hommes, et les hommes au Christ. Elle exige de nous une possession aussi convaincue que possible du « depositum fidei », de toute la révélation, afin de pouvoir présenter au monde non-chrétien la vérité dans toute son intégrité, sans aucune mutilation. (…)
Mais le travail d’évangélisation comporte un autre aspect, souvent oublié : découvrir, comme en eau dormante, le Christ et son Esprit dans les pays et dans les cultures non chrétiennes (…)
Cela suppose un grand amour pour ces peuples qui n’ont pas la foi. Il faut les considérer avec compréhension et sympathie, avec un grand sens de l’égalité. (…)
C’est une attitude d’esprit complètement différente de celle d’un apôtre qui est convaincu de posséder la vérité absolue et qui méconnaît ou refuse d’admettre qu’il peut lui-même apprendre beaucoup d’autres nations et d’autres cultures… » [1]
« Faire en sorte « que ce courant transformant de l’Esprit vienne modifier de l’intérieur notre vie personnelle. C’est ce que nous pourrions appeler l’ « inculturation personnelle intérieure » ; celle-ci doit nécessairement précéder, ou du moins accompagner la tâche externe d’inculturation. » [2]
[1] Arrupe, P., Ecrits pour évangéliser, présentés par J.-Y. Calvez, coll. Christus 59, Paris 1985, 166-167.
[2] ibid, 174.
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