Pedro Arrupe est né en 1907 à Bilbao. Cadet de cinq enfants, il est plein de vie, il aime la musique. Porté par une famille qui respire la foi, il s’engage à onze ans dans une Congrégation Mariale (ancêtre de la Communauté de Vie Chrétienne).
A seize ans, il écrit un petit texte sur François-Xavier et les missions. Altruiste, c’est la médecine qui l’attire. Il part faire ses études à Madrid où il sera frappé par la pauvreté des gens : « j’ai rencontré la terrible douleur de la misère et de l’abandon. Des veuves en charge d’enfants qui mendiaient pour avoir du pain et à qui personne ne pouvait en donner… »[1]. Ce scandale de la pauvreté ne le lâchera plus. Devenu Supérieur Général, il insistera avec force sur l’importance de la pauvreté pour tout jésuite.
[1] cité par Maier, M., Pedro Arrupe (1907-1991). Un supérieur général témoin et prophète, coll. Petite Bibliothèque Jésuite, Namur-Paris 2016, 12.
Méditations de Pedro Arrupe
« Nous connaissons tous le grand amour qu’avait Ignace pour la pauvreté. Il y voyait une des vertus fondamentales de l’apôtre jésuite. Cette vue pénétrante lui était venue des lumières que l’Esprit Saint lui avait accordées en face de l’étendard de la Croix ; sans perdre un moment, il la transposa dans la pratique : nous devons aimer la pauvreté comme une mère et la défendre comme le rempart de la vie religieuse. »
Pedro Arrupe, « Conférence sur la simplicité de vie », dans Écrits pour évangéliser, présentés par J.-Y. Calvez, coll. Christus 59, Paris 1985, 527.
« [la pauvreté] signifie qu’on retire sa confiance de toutes les créatures pour la remettre totalement, ainsi que notre espérance, en Dieu, dans la certitude de foi que Dieu seul peut nous aider. C’est à cette totale remise de nous-mêmes en la providence de Dieu que la pauvreté nous conduit (…). L’expérience de l’insécurité humaine nous amène à nous réfugier dans l’indéfectible sécurité de Dieu. »
Pedro Arrupe, « Conférence sur la simplicité de vie », dans Écrits pour évangéliser, présentés par J.-Y. Calvez, coll. Christus 59, Paris 1985, 527.
> Photos : © Archives de la Province jésuite d’Europe occidentale francophone / Curie jésuite à Rome