À l’occasion de ses derniers vœux, le samedi 25 septembre 2021, en l’église Saint-Ignace à Paris, le P. Tuan Nguyen sj retrace son parcours depuis le Vietnam, ce qui l’a amené à devenir jésuite et ses missions en tant que directeur d’Inigo Volontariat.
Je suis originaire du Vietnam. J’ai quitté mon pays le 2 mai 1975, deux jours après la chute de Saïgon, suite au retrait de l’armée américaine, un peu comme le retrait précipité de l’armée américaine à Kaboul, à la fin du mois d’août 2021…
Du Vietnam en France, via la Norvège
Je faisais partie des premiers boat-people qui ont fui le Vietnam par bateau. C’était mon exode à moi, en Mer de Chine, et non en Mer Rouge. Sur le moment, je ne savais pas que c’était un départ définitif, sans retour, une projection vers l’inconnu et le début d’un pèlerinage permanent sur terre.
Repêché par un navire norvégien, j’ai vécu d’abord trois ans en Norvège où j’ai appris le norvégien et l’anglais. Comme mon père était francophone et francophile, il a tout fait pour qu’on puisse venir vivre en France. Grâce ou à cause de cet heureux hasard, je suis arrivé en France en 1978 et, par la suite, je suis devenu citoyen français.
C’est grâce à la rencontre d’un SDF que j’ai été appelé à suivre le Christ, mais à la manière de saint Ignace de Loyola. En effet, « la contemplation dans l’action » avait beaucoup de sens pour moi.
Au service d’Inigo Volontariat
Le P. Tuan Nguyen sj dans la jungle amazonienne
Aujourd’hui, je suis à la direction d’Inigo Volontariat, le service jésuite de volontariat international de la province EOF. Notre association propose aux jeunes de plus de 21 ans de vivre une expérience de rencontre, de solidarité et d’ouverture, de 6 mois à 2 ans, en Europe, en Afrique, en Asie ou en Amérique Latine. Pendant leur temps de volontariat, les volontaires agissent au sein d’une œuvre de la Compagnie de Jésus et sont formés humainement et spirituellement. Ils vivent en lien avec une communauté jésuite et ils sont accompagnés spirituellement par un jésuite ou par une religieuse ignatienne.
À mon poste, je suis témoin de très belles choses réalisées par des jeunes très généreux, talentueux et qui ont le désir de servir et d’aider les autres : les pauvres, les moins chanceux qu’eux, ceux qui sont en marge, les oubliés de la société. Je suis témoin au quotidien d’élans de solidarité et d’entraide entre jeunes de cultures différentes et j’en suis émerveillé.
P. Tuan Nguyen sj
Témoignages de volontaires sur le terrain
Régis, volontaire en Uruguay
« Mes activités sont très diverses : j’interviens à la fois auprès d’élèves d’un ensemble scolaire allant de la maternelle à la terminale et dans une paroisse, notamment autour de l’écologie avec en toile de fond le Laudato si du pape François. Cette intervention se décline en actions de sensibilisation, avec le développement d’un potager ou d’un compost avec des enfants. Par ailleurs je participe à des travaux « de solidarité » avec des ados du secondaire, à divers temps spirituels accompagnés, parfois à des moments de sport et peut-être même au montage d’une coopérative avec des producteurs locaux ».
Anne et Fabien, volontaires à Hanoï
« Le fait d’être disponible pour « vivre avec » était plus important que le fait d’avoir de grandes tâches à accomplir et ce fut pour nous un vrai travail d’humilité. »
Je faisais partie des premiers boat-people qui ont fui le Vietnam par bateau. C’était mon exode à moi, en Mer de Chine, et non en Mer Rouge. Sur le moment, je ne savais pas que c’était un départ définitif, sans retour, une projection vers l’inconnu et le début d’un pèlerinage permanent sur terre.
