Portrait : P. Dominique Degoul sj

A l’occasion de ses derniers vœux, le dimanche 6 juin 2021, au lycée Sainte-Geneviève à Versailles, le P. Dominique Degoul sj retrace son parcours et ce qui l’a amené à devenir jésuite.

Je suis né en 1973. J’ai été élevé dans la foi chrétienne, mais ce n’est qu’au lycée que celle-ci a pris réellement de l’importance pour moi.

© Yannick Boschat

C’est en arrivant à l’école polytechnique que j’ai découvert les jésuites. Le protocole me changeait un peu : c’est la première fois de ma vie que je voyais beaucoup de gens appeler un prêtre « mon père », alors que dans ma paroisse de Montreuil (93) tout le monde se tutoyait. Mais j’ai vite découvert que les jésuites étaient des hommes de paradoxe. Présents à la fois auprès des élites et auprès des plus pauvres. Fidèles à l’Eglise et intellectuellement libres. Vraiment religieux et habillés comme tout le monde. D’autant plus spirituels qu’ils savent ce qu’est un être humain. Et d’autant plus ouverts que, profondément enracinés dans la personne du Christ, sachant où ils habitent, ils peuvent accueillir largement chez eux.

Rencontre intérieure avec le Christ

Ce premier contact par l’extérieur avec la Compagnie de Jésus s’est redoublé quelques années plus tard d’une rencontre intérieure : une première initiation aux Exercices spirituels, l’accompagnement attentif et fraternel d’une religieuse, m’ont permis de laisser entrer le Seigneur dans mes profondeurs, et de lui ouvrir mes vieilles blessures, mes désirs contradictoires et mon désir profond de m’offrir à son service.

A la fin de mes études, j’ai travaillé six ans comme consultant en management, découvrant, dans le monde du travail, comment, dans la dure complexité du réel économique, il est possible d’introduire une manière de parler, d’écouter et de décider qui fasse davantage droit à l’humanité… tout en discernant, lentement, l’entrée dans la Compagnie. Ce fut clair un beau matin d’octobre 2004 où je m’entendis penser « ose ».

Je suis donc entré au noviciat en septembre 2005.

En mission auprès des étudiants

Comme jésuite, j’ai commencé à accompagner des étudiants il y a une dizaine d’année, dans des registres pédagogiques et/ou pastoraux au Centre Laennec de Lyon (2010-2012), puis au Lycée à Sainte Geneviève à Versailles (2012-2014), et à Toulouse comme jeune prêtre (Icam, Ecole de ingénieurs de Purpan, paroisse étudiante : 2014-2018). Après le troisième an en Irlande – occasion de considérer ce que le Seigneur a fait pour moi au cours de ces années – j’ai été de nouveau envoyé auprès d’étudiants, comme aumônier d’HEC et de Centrale-Supélec, où j’ai la joie d’être témoin du dynamisme missionnaire, de la qualité d’amitié et du désir spirituel des étudiants chrétiens.

Directeur nommé du futur Centre Teilhard de Chardin, sur le plateau de Saclay, je confie, au moment de mes derniers vœux, ce très beau projet au Seigneur.