« On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau » (Mt 5,15)
Le « projet Sixtine » est né du désir de mettre en valeur d’une autre façon le Centre Sèvres, haut lieu de la Compagnie de Jésus pour les études en philosophie et en théologie : révéler que des étudiants et des membres du personnel sont parfois aussi des artistes qui intègrent, à leur vie étudiante ou professionnelle, une dimension d’expression et de création.
Nombreux sont en effet les gens de passage dans ces lieux : étudiants, groupes extérieurs sollicitant une salle, amis, collaborateurs, ou tout simplement curieux. Mais combien ignorent ce qui se vit dans ces locaux, qui n’abritent pas des facultés comme les autres ?
Or plusieurs étudiants et membres du personnel étaient secrètement connus pour leurs talents artistiques – et sans doute beaucoup se cachent encore et sont à découvrir ! – au travers desquels la joie et la beauté de leur foi chrétienne, les consolations de la philosophie, ou encore les mystères savoureux de la théologie, s’exprimaient.
Une grande diversité d’œuvres
La trentaine d’œuvres ainsi choisies et exposées, de la main de six artistes, reflètent de manière différente, et pourtant très harmonieuse, ces différents aspects de la vie et de l’activité du Centre Sèvres, permettant de mieux le connaître, de l’intérieur, et de mieux le faire connaître, à l’extérieur.
De l’intérieur d’abord, car en effet, les œuvres que l’on peut y contempler sont le fruit de l’intimité du cœur des artistes, qui ont un jour poussé les portes du Centre Sèvres, animés par un amour et un émerveillement sincère pour le mystère de Dieu, du Christ, de la vie, de l’homme et de la femme, thèmes particulièrement mis à l’honneur. Le Centre Sèvres est ce lieu si particulier où cet amour et cet émerveillement s’affinent, se confirment, s’enracinent, se cultivent par l’intelligence, et se poursuivent dans la prière, dans la vie concrète et dans le service du prochain.
Les œuvres sélectionnées se révèlent ainsi d’une complémentarité étonnante, malgré la diversité des univers picturaux. Classique et moderne à la fois, cette exposition symbolise aussi le mystère de l’Église qui, en rassemblant des énergies bariolées, remplit le monde de sa beauté. Une beauté qui ne vient pas d’elle-même, mais qui vient d’un autre, le Christ, dont elle est l’épouse. Une épouse qui, « pour Lui, a revêtu sa parure » (Ap 19,7).
> Exposition à retrouver au Centre Sèvres, jusqu’au 24 mai.
> Vernissage ouvert à tous, le 19 mai à 13h30, à l’issue de la messe de 12h10 du Centre Sèvres (église Saint Ignace), en présence d’Etienne Grieu, recteur.
Christian Bour sj, Timothée Jouan-Ligne sj, Mathieu Sassi sj