Le P. Thierry Dobbelstein sj partage sa méditation de Carême et encourage à se préparer à Pâques par un chemin imprévu.
C’était il y a quelques semaines : l’entrée en Carême. Nous avons peut-être pris quelques bonnes résolutions : ralentir, offrir du temps pour nous recentrer sur l’essentiel, réserver davantage d’espace pour la prière ou pour une bonne lecture spirituelle, pour nous débarrasser de beaucoup de superflu. La liturgie du Mercredi des Cendres nous y appelait expressément : « Retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ».
Et voici que l’urgence de la santé publique se fait pressante : l’épidémie que nous traversons met à l’épreuve bien des personnes. Celles qui sont atteintes par le virus, les soignants qui luttent à leurs côtés, tous ceux et celles qui seront touchés par les conséquences économiques et sociales de cette crise. Répondant aux mesures prises par les pouvoirs publics, nos institutions et œuvres ont pris les décisions qui s’imposaient : interdiction des messes et rassemblements, fermetures de nos établissements scolaires, des lieux de formation, de nos Centres spirituels, visites limitées dans les EHPAD et maisons de repos et de soins… Cela nous contraint à annuler, ou décaler des événements prévus de longue date.
Il n’est donc plus question de choisir un autre rythme, mais un autre rythme nous est imposé. Comment est-ce que je vis cette contrainte qui vient bousculer mes habitudes ? Je ne puis pas la modifier ni l’éviter. Autant m’efforcer à l’accueillir aussi positivement que possible. C’est peut-être comme une invitation à prendre au sérieux mes bonnes résolutions de Carême, comme une opportunité pour décélérer.
Par ailleurs, comment puis-je aider mes contemporains à vivre ce temps d’inquiétude et d’incertitude en puisant dans les ressources de la spiritualité ? Comment garder le lien et le contact – par le téléphone et les réseaux sociaux – avec ceux que j’accueille, visite ou accompagne habituellement ? Je peux faire connaître des propositions comme Prie en Chemin, Vers dimanche, ou relayer des éclairages spirituels.
Bonne suite de montée vers Pâques. Cette année, nous y accédons par un chemin que nous n’avions pas prévu.
P. Thierry Dobbelstein sj