Éclairages suite à la rencontre sur la protection des mineurs dans l’Église à Rome

Du 21 au 24 février, tous les présidents des Conférences épiscopales et les responsables des ordres religieux se sont rassemblés au Vatican, pour réfléchir avec le pape et les responsables de la Curie, à la prévention des abus sexuels sur les mineurs et sur les personnes vulnérables.


Témoignages de jésuites présents à cette rencontre

Entretien avec le P. Federico Lombardi sj, modérateur de la Rencontre sur la protection des mineurs dans l’Eglise, sur cette « expérience d’Église universelle », par Vatican News

« J’ai eu vraiment l’impression de faire une expérience d’Église universelle. Il y avait des personnes qui avaient déjà une grande expérience, qui avaient déjà travaillé beaucoup dans ce sens. Il y en avait d’autres qui venaient de régions ou de diocèses dans lesquels on a vraiment encore un bon chemin à faire. Mais il y avait une unité de sentiments, de disponibilité, de désir d’apprendre et de faire des pas en avant qui était vraiment positive. On a fait un chemin. On a noté la participation de personnes qui étaient peut-être au commencement un peu sceptiques ou pas bien informées sur la question, et qui ont fait un chemin important. » > Lire l’article

Suite à cette rencontre, le vendredi 1er mars, à 20h40, KTO recevait le P. Federico Lombardi sj sur le thème : « Lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise : comment passer de la parole aux actes ? Quels changements dans la lutte contre les abus sexuels ? »

Mgr Desfarges, archevêque d’Alger et jésuite : « On ne repart pas comme avant » de cette rencontre, par Vatican News

« J’ai senti chez mes frères évêques que les témoignages des victimes, qui sont revenus à plusieurs moments dans les échanges et interventions, ont été des moments forts qui imposaient le silence, et on aurait voulu dire : « arrêtons, laissez-nous entendre jusqu’au bout la souffrance de ces personnes », et je crois que ça, c’est le chemin le plus important qui a été fait déjà depuis un certain temps, et qui continue d’être fait par tous les évêques du monde. C’est la prise de conscience de la destruction intérieure, profonde, qui s’est opérée chez les victimes suite à ces actes pédophiles invraisemblables. » > Lire l’article

Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et jésuite


Réflexions de jésuites

« L’Eglise peut-elle se relever ? » : le billet du P. Etienne Grieu sj, Président du Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris

« Après l’avalanche de révélations aux relents pestilentiels qui se sont abattus sur l’Eglise ces derniers temps, on peut sérieusement se demander si celle-ci parviendra à se relever. Le ressort de la confiance, absolument fondamental lorsqu’il s’agit de foi, n’est-il pas en train de se rompre ? Les communautés chrétiennes peuvent-elles encore annoncer une Bonne Nouvelle de réconciliation, de justice et de paix, lorsque leurs autorités sont soupçonnées de duplicité ? Comment désormais résonne le mot « amour » quand il est prononcé dans les églises ? », s’interroge le P. Etienne Grieu sj. > Lire la suite du billet 

« Leçons d’un sommet romain » : l’analyse du P. François Euvé sj, Rédacteur en chef de la revue Etudes

« Le sommet qui s’est tenu à Rome du 21 au 24 février marque-t-il un tournant dans l’histoire de l’Eglise catholique ? Le discours final du pape n’a pas apporté d’éléments nouveaux, paraissant même en retrait de déclarations précédentes. Il n’en ressort pas vraiment de mesures concrètes, ce qui ne pouvait que décevoir les attentes des victimes. Elles aimeraient être davantage associées aux réflexions et aux actions. Il faut se rappeler que tous les évêques n’en sont pas au même point, certains présidents de conférence épiscopale ayant prétendu que ce genre d’affaires n’existait pas chez eux. Le sommet aura au moins permis des prises de conscience en dépit de réticences qui subsistent.  » > Lire la suite du billet

« L’Église : un système qui s’effondre » : la chronique du P. Charles Delhez sj, dans La Libre.be

« En matière de pédophilie, la loi de l’omerta a régné et règne sans doute encore. On a trop souvent fait passer l’institution avant les victimes elles-mêmes. Mais ce n’est pas de ces drames que je veux parler ici, mais du système lui-même. L’Église, qui a l’habitude d’inviter le monde entier à la conversion, devrait comprendre que c’est d’une transformation radicale qu’elle a elle-même besoin. Le Pape a pris amplement la mesure de cette crise majeure et a rassemblé, à Rome, les hauts dignitaires de l’Église. Ce sommet laisse encore les victimes sur leur faim et l’on attend les mesures de définitives, ainsi que la vérification par les actes. Mais c’est quand même un pas important. Cela dit, c’est tout le système qu’il faut revoir. » > Lire la suite de la chronique


Pour approfondir

> Lire le Discours final du Pape sur le Sommet sur la protection des mineurs