Xavier de Bénazé sj, est en mission au Campus de la Transition à Forges. Il est intervenu sur le thème « La planète en danger » le 26 mars dans le cadre des Conférences de Carême de l’église Saint-Ignace à Paris.
Les jeunes descendent dans la rue pour le climat ; et même les très jeunes puisque le mouvement « Fridays for future » qui coordonne les grèves scolaires pour climat a été lancé par Greta Thunberg, une jeune suédoise de 15 ans. Cette mobilisation peut à juste titre nous interroger et inviter à un discernement sur la façon d’accompagner ces jeunes, y compris ces jeunes mineurs. C’est ce dont j’ai pu discuter cette semaine avec des adultes œuvrant dans différents lycées catholiques et jésuites en France.
Mais sous prétexte de discerner et d’accompagner, il ne faudrait pas vouloir reprendre la main à tout prix et tout contrôler. Il nous faut d’abord entendre et prendre au sérieux le cri de souffrance et de désespoir portés par ces jeunes. Il nous faut reconnaître notre lourde part de responsabilité comme adultes.
Peut-être nous souvenons-nous des mots du Président Chirac en 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs« . Mais nous ignorons en général ce qui suit : « Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas! Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie. » 16 ans plus tard, 16 années d’inaction après, faut-il s’étonner d’entendre la jeune Greta déclarer aux dirigeants réunis pour la COP24 : « Nous ne sommes pas venus ici pour supplier les dirigeants du monde de s’inquiéter. Vous nous avez ignorés par le passé, et vous nous ignorerez encore. » [1] ?
Entendons plutôt ces cris de nos enfants comme une voix traduisant « la clameur de la terre et la clameur des pauvres » (Laudato Si, 49). Reconnaissons humblement que nous n’avons pas toutes les solutions en mains et évitons d’entrer dans une guerre des générations. Entrons plutôt dans une dynamique de futur à inventer ensemble, main dans la main. Alors peut-être sortirons nous de la crise écologique et sociale plus humains et donc plus conscients de notre identité d’enfants de Dieu.
P. Xavier de Bénazé sj,
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Les 30 et 31 mars, les jeunes du « parcours écologie » de la maison Magis à Paris organisent un week-end « au vert » au Campus de la Transition, pour réfléchir ensemble aux questions écologiques actuelles et rendre service aux permanents qui vivent sur le Campus.