La lutte contre les abus est un vaste et indispensable chantier dans lequel est engagée toute notre Province jésuite. Depuis plusieurs années, des actions sont mises en œuvre pour prévenir les situations d’abus et accueillir les personnes victimes. En 2022, un travail a été engagé avec la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) pour proposer aux personnes victimes une démarche de réparation.

Écoute et accueil des victimes

Depuis 2015, une cellule a été mise en place pour accueillir les personnes victimes et recueillir leur témoignage.

« Notre souhait est, en premier lieu, d’accueillir et d’écouter du mieux que nous pouvons les personnes qui ont le courage de prendre contact avec nous. Nous gardons les témoignages et échanges, ainsi que les résultats de nos recherches, dans un souci de vérité sur ce qui s’est passé. Nous voulons aussi montrer aux victimes que nous prenons leur témoignage au sérieux et cette démarche nous permet de les recontacter quand d’autres personnes se manifestent ». P. Thierry Dobbelstein, assistant du Provincial (Éclairage paru dans la Revue Echos jésuites, décembre 2020)

Depuis la création de la cellule, en France, 135 personnes se sont manifestées.  Leurs témoignages ont permis d’identifier que, de 1949 à nos jours en France, 66 jésuites s’étaient rendus coupables d’abus sexuels : 40 sur mineurs et 29 sur majeurs (pour 3 jésuites, il y a eu victimes mineures et majeures). 54 de ces 66 jésuites sont décédés.

Par ailleurs, les témoignages recueillis par la CIASE ont permis d’identifier 12 jésuites supplémentaires, accusés d’abus sexuels.

En Belgique francophone, ce sont 27 jésuites qui ont été identifiés pour des abus sexuels : 24 sur mineurs et 7 sur majeurs (pour 1 jésuite, il y a eu victimes mineure et majeure). 22 de ces 27 jésuites sont décédés.

CIASE

Chaque témoignage est traité en pleine conformité et en totale collaboration avec la justice civile et ecclésiastique. En cas de témoignages impliquant un jésuite vivant, des mesures conservatoires sont prises le temps de l’enquête. L’expérience a démontré l’importance des archives et une attention particulière y est désormais tout particulièrement apportée afin de faciliter le travail d’enquête et l’information des victimes.

Via la presse, les médias de la Province et les associations d’anciens élèves, les jésuites ont fait connaitre l’existence de la cellule d’accueil et d’écoute et appelé les victimes à témoigner. La remontée de témoignages est primordiale pour pouvoir établir et prendre toute la mesure de la réalité des faits. Il s’agit également de répondre à des demandes exprimées par des personnes victimes de jésuites : que tout ancien élève ou toute autre personne qui aurait été blessé(e) et éprouverait le besoin de parler, puisse sortir du silence.

« Nous avons avancé grâce aux victimes, qui nous ont poussés à prendre la parole. Nous témoignons que ces rencontres nous ont mis en chemin et transformés. C’est important aussi pour elles de se rendre compte que nous les entendons et que nous sommes profondément affectés par ce qu’elles ont vécu. C’est notre histoire, il nous faut la regarder en face. Et nous sommes déterminés à faire ce travail de mise en lumière ». P. François Boëdec, Provincial (entretien paru le 3 juillet dans La Croix).

Démarche de réparation

Depuis février 2022, un travail a été engagé par la cellule d’écoute et d’accueil des jésuites avec la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) pour proposer aux personnes victimes une démarche de réparation. La Commission Reconnaissance et Réparation a été créée par la CORREF, à la suite de la publication du rapport de la CIASE, pour la réparation des violences sexuelles commises par des membres d’instituts religieux.
> Pour en savoir plus

Dispositif de prévention

Depuis 2016, le protocole « Face aux situations d’abus sexuels – Prévention et actions » (consultable ici ) s’applique dans tous les lieux qui dépendent des jésuites en France (établissements scolaires, centres spirituels, aumôneries étudiantes, etc.) et précise à la fois les réglementations qui s’appliquent, les règles de comportements à adopter avec des mineurs, et la procédure en cas de suspicion ou de plainte contre toute personne travaillant dans une œuvre de la Compagnie de Jésus.

Tout jésuite, mais également toute personne qui travaille dans une institution jésuite, doit connaître ces protocoles.

À cet effet, des formations spécifiques sur la prévention des abus sont dispensées depuis trois ans aux directeurs d’établissements scolaires et aux jésuites. Comprenant notamment des témoignages de victimes, des interventions de psychologues et de juristes, elles sont obligatoires pour tout jésuite en formation ou en activité. La deuxième édition de ces journées a eu lieu en décembre 2020.

Chaque candidat et chaque jésuite, tout au long de sa formation et de sa vie apostolique, fait par ailleurs l’objet d’un accompagnement spirituel dans lequel sa vie affective et ses éventuelles difficultés notamment vis-à-vis de la chasteté sont abordés de façon explicite.

« La prévention est essentielle : nous devons tous être conscients de la confiance infinie qui nous est faite par celles et ceux, adultes et enfants, qui se confient à nous, que ce soit dans l’accompagnement spirituel, dans l’animation ou dans l’enseignement. Et nous devons être à la hauteur de cette confiance » P. Thierry Dobbelstein, assistant du Provincial (Article de la Revue Echos jésuites été 2020)

Depuis février 2022, un travail a été engagé par la cellule d’écoute et d’accueil des jésuites avec la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR) pour proposer aux personnes victimes une démarche de réparation.

Contacts

Pour contacter les cellules d’écoute et d’accueil des personnes victimes en France et en Belgique francophone

  • Courriel : ecoute.abus [at] jesuites.com
  • Cellule Abus – 42bis rue de Grenelle – 75007 Paris – France
  • Cellule Abus – rue Maurice Liétart, 31/3 – 1150 Bruxelles – Belgique

Article publié le 5 octobre 2021, réactualisé le 11 juillet 2022

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